• Guillaume le Conquérant récompensa son entourage normand en lui donnant des terres en Angleterre. En retour, les nouveaux seigneurs devaient servir dans l'armée de leur roi. Guillaume octroya les postes les plus importants de l'Église d'Angleterre à des Normands et nomma Lanfranc, abbé de Saint-Etienne de Caen, archevêque de Cantorbéry. Les évêques normands commencèrent un important programme de construction. Les cathédrales furent édifiées dans le nouveau style "roman", comme par exemple à Cantorbéry et à York.

     

    Pour se faire une idée des ressources imposables en Angleterre, Guillaume ordonna la compilation du Domesday Book ("le Livre du Jugement dernier"), c'est-à-dire une enquête sur l'existence et la valeur de toutes les propriétés foncières du royaume.

     

    Quoique l'Angleterre fut plus riche de revenus que la Normandie, Guillaume s'occupa surtout du duché après 1066 et poursuivit sa politique de consolidation territoriale. Il réussit à garder le contrôle sur le Maine, mais eut moins de succès dans ses efforts en Flandre. Guillaume se trouvait sous la pression constante du roi de France, Philippe Ier, et perdit le Vexin français. De plus il dût réprimer une révolte de son fils aîné Robert en 1079. La garnison de Mantes dans le Vexin français fit une incursion en territoire normand en 1087. Guillaume fut mortellement blessé pendant le sac de Mantes qui s'ensuivit. Il mourut à Rouen et fut enseveli dans l'abbatiale Saint-Etienne de Caen.


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  • Dès qu'il se sentit maître de son nouveau royaume, Guillaume annexa les domaines de la noblesse anglo-saxonne, octroyant des châteaux, des terres ou des fiefs aux barons normands les plus importants. En retour, les barons devaient faire hommage à leur roi, promettre de lui rester loyaux et servir dans son armée. Un rapport semblable existait entre les barons et leurs chevaliers. La propriété foncière n'était pas en théorie héréditaire car l'héritier devait payer des droits au seigneur pour obtenir les biens du défunt. Mais le droit d'aînesse devint bientôt courant.
    Pour éviter qu'un baron ne devienne trop puissant et ne fomente une rébellion régionale, Guillaume veilla à morceler les domaines attribués à chacun sur tout le territoire du pays. Sur la frontière galloise, les Marches du Pays de Galles, les comtes de Chester, de Hereford et de Shrewsbury se virent pourtant pourvus de terres plus importantes que celles de la plupart des autres barons : ils devaient être capables de lever des armées suffisantes pour défendre l'Angleterre contre les Gallois.

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  • En 1085 le roi Cnut II du Danemark menaçait l'Angleterre, ce qui obligea Guillaume à faire une enquête sur les ressources de son royaume en vue de lever des impôts pour financer son armée. Cette enquête, que la population compara au "Jugement dernier" annoncé par la Bible, devint la compilation connue sous le nom de Domesday Book.

     

     

    Extrait du Domesday Book. [Public Record Office]

    L'unité foncière de base dont le Domesday Book fait état est le manoir. Il pouvait s'agir d'une grande propriété terrienne, d'un village ou de quelques fermes. Le Domesday Book recense le titulaire et la valeur de chaque manoir à l'époque du règne d'Edouard le Confesseur et à l'époque de l'enquête, ainsi que sa valeur imposable, ses ressources, telles le nombre de charrues, ou ses forêts, et parfois le nombre de têtes de bétail. Les propriétés foncières de chaque comté sont ainsi recensées, en commençant par celles du roi, puis celles des grands propriétaires, ce qui nous fournit une image de la structure sociale de l'Angleterre à l'époque normande.

     

    Le recensement du Domesday Book s'appuie sur quelques sources écrites antérieures à la Conquête mais pour l'essentiel il a été composé sur la bases de déclarations faites sous serment devant les cours comtales ou d'autres instances locales de gouvernement, les hundreds et les wapentakes. Pour faciliter la procédure, l'Angleterre (en dehors des comtés de Cumberland, de Durham et de Northumberland), fut divisée en sept ou huit "circuits" de recensement attribués à des équipes de commissaires. Les barons, membres de ces équipes d'enquêteurs, devaient tenir leurs domaines dans des régions différentes de celles où ils intervenaient. La documentation fut réunie et mise en forme à Winchester et conservée dans le Trésor royal.

     


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  • En quelques années, après 1066, la plupart des évêques anglais avaient été remplacés par des Normands ; Lanfranc, abbé de Caen devint archevêque de Cantorbéry en 1070. Il considérait l'Eglise anglaise comme mal disciplinée et entreprit nombre de réformes. Une hiérarchie ecclésiastique stricte fut créée, avec Cantorbéry à la tête de tous les évêchés d'Angleterre, y compris l'archevêché de York. Pour les rendre plus efficaces, le siège de certains anciens évêchés fut déplacé vers de plus grandes villes. En Estanglie par exemple, l'évêché fut transféré d'Elmham à Thetford puis à Norwich. Les nouveaux évêques normands, peu satisfaits de l'apparence et de la taille des édifices dont ils avaient hérité, lancèrent un programme massif de construction: le résultat en est visible dans les nouvelles cathédrales de style roman construites à Cantorbéry, St Albans, Winchester et York.
    Les monastères furent dotés d'abbés normands, tandis que des moines d'origine normande vinrent les peupler. Vers le fin du XIe s., des seigneurs normands commencèrent à fonder de nouveaux monastères souvent situés dans les villes proches de leurs châteaux, renforçant de ce fait la coopération du pouvoir laïc et ecclésiastique.

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  • Buste de Guillaume le Conquérant, par Rochet, 1851.

    Etude pour la statue équestre de Falaise

     

    Monument à Guillaume le Conquérant – FalaiseGuillaume, très droit sur son cheval cabré, brandit son oriflamme en tournant la tête en arrière pour appeler ses troupes. Il porte un casque, une cotte de maille, des braies et un manteau.

     

    La gloire du triomphe (1067) et le butin de la conquête ne permettent pas à Guillaume d'obtenir la paix aux frontières du duché. Au contraire sa puissance inquiète ses voisins qui profitent de toutes les occasions.

     

     

     

    Guillaume perd l'alliance de la Flandre. La succession de Baudouin V, père de Mathilde, se dénoue à l'avantage de son cadet, Robert le Frison, ennemi du duc de Normandie, après le désastre de l'expédition normande de Cassel (1071). Le duc risque aussi de perdre le Maine, glacis protecteur contre ses rivaux d'Anjou et de Blois. Le comte d'Anjou est venu en aide aux bourgeois du Mans hostiles aux Normands. Une importante expédition, associant des mercenaires anglais, est nécessaire en 1073 pour la reconquête. La plus longue période de présence du duc-roi en Normandie, entre 1076 et 1080 est occupée par de telles interventions dans le Maine ou en Bretagne. Il faudra y revenir en 1084 pour assiéger dans son château de Sainte-Suzanne, Hubert, vicomte du Mans, entré en rébellion.

     

    Les ennemis de Guillaume ont été soutenus par le roi de France Philippe Ier. Il est celui qui a le plus à craindre de la montée en puissance du duc de Normandie dont il est théoriquement le seigneur. Ainsi lorsque Robert Courteheuse se révolte contre son père en 1077, le roi Philippe Ier l'accueille et lui confie la forteresse de Gerberoy aux frontières du duché. Guillaume vient y assiéger son propre fils entre 1078-1079 avant que le roi de France n'arrange une réconciliation.

     

     

     

    Toutes ces difficultés se jouent aux frontières. A l'intérieur du duché l'autorité de Guillaume est complète. Il le montre encore au concile de Lillebonne en 1080. Favorable à la réforme des mœurs et à la discipline du clergé, il refuse d'abandonner au pape le contrôle sur la hiérarchie ecclésiastique


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