• Princes / Dames / Clercs / Barons 

    Princes / Dames / Clercs / Barons (suite)

    Princes

    Jean Sans Terre généalogie (Oxford, 24 décembre 1167 - Newark, 19 octobre 1216)

    Jean sans Terre (24 décembre 1167 - 19 octobre 1216, Château de Newark), avec la couronne de travers (British Library, vers 1250)

    Dernier fils de Henri II Plantagenêt, Jean n'a pas obtenu de biens équivalents à ceux que les révoltes de ses aînés ont arrachés au roi. Au mépris de l'autorité paternelle, Richard Coeur de Lion refuse de céder à Jean l'Aquitaine (1184) et celui-ci échoue dans une expédition en Irlande (1185). Mais en 1189, il participe à la dernière révolte contre son père. A la mort d'Henri II, Jean négocie avec Richard et obtient le comté de Mortain et de grands domaines anglais tandis que son frère s'embarque pour la croisade. En l'absence de Richard, croisé puis captif (1190-1194), Jean se rapproche de Philippe Auguste. Il tente de s'emparer de la régence d'Angleterre et laisse le roi de France envahir la Normandie. Au retour de Richard (1194) il fait sa soumission et se voit reconnaître comme héritier à sa mort (1199). Mais les barons d'Anjou, du Maine et de Touraine, appuyés par Philippe Auguste soutiennent Arthur de Bretagne, fils de son frère Geoffroy (mort en 1186). Une querelle avec ses vassaux aquitains, donne au roi de France le prétexte de prononcer la confiscation de ses fiefs continentaux (1202). Philippe Auguste s'empare de la Normandie, de la Touraine et de l'Anjou (1204-1205). Le Poitou, la Saintonge, et une partie de l’Aquitaine passent sous sa domination entre 1206 et 1207. Après ses défaites en France, Jean perd progressivement le contrôle de son royaume d'Angleterre. Il est excommunié en 1209 à l'occasion d'un nouveau conflit entre le Pape et le souverain anglais pour l'élection de l'archevêque de Canterbury. Le roi Jean doit se soumettre et renouveler, dans des conditions bien plus défavorables,  l'engagement pris par son ancêtre Guillaume le Conquérant de tenir le royaume d'Angleterre de l'autorité du Pape (1213). Jean reprend la guerre contre le roi de France et s'allie au comte de Flandre et à l'empereur Otton IV de Brunswick. Son armée ne fait pas partie des vaincus de Bouvines (1214) mais il est lui-même défait à la Roche-aux-Moines. Son affaiblissement favorise un soulèvement de ses barons qui obtiennent de lui la Grande Charte (1215), garante de leurs privilèges. Les révoltés ont offert la couronne à Louis de France, fils de Philippe Auguste, débarqué dans l’île en mai 1216 et s'y maintenant jusqu'à la mort de Jean (oct. 1216), sans réellement remettre en cause la transmission de la couronne à Henri III (1216-1272).

    Malcolm Canmore, roi d’Ecosse (mort en 1093)

    Malcolm III — Wikipédia

    Malcolm III, connu sous le nom de Canmore ou "grosse tête" accéda au trône d’Ecosse en 1057 après sa victoire sur Macbeth (personnage immortalisé par la pièce de Shakespeare). Pendant son règne l’Ecosse commença à évoluer vers le modèle de la monarchie anglo-normande. La seconde épouse de Malcolm, Marguerite, sœur d'Edgar Aetheling, était issue de la lignée des rois saxons d'Angleterre. Malcolm attaqua le nord de l’Angleterre en 1070 mais dut se soumettre à Guillaume le Conquérant en 1072 (traité d’Abernethy). Cependant les razzias continuèrent jusqu'en 1079 avant que le traité ne soit renouvelé à Falkirk en 1080. Malcolm envahit la Northumbrie en 1091 avant d'être contraint à rendre hommage à Guillaume le Roux pour les terres conquises en Angleterre. Enfin en 1093, lors de son ultime incursion contre l’Angleterre, Malcolm tomba dans une embuscade tendue par le comte de Mowbray près du château d’Alnwick et fut tué avec son fils et héritier, Edouard.

    Owain, roi de Gwyned, Pays de Galles († 1170)

    Owain Gwynedd (PB02299).jpg

    Owain devint roi de Gwynedd dans le nord du Pays de Galles à la mort de son père Grufydd ap Cynan en 1137. En 1135, il avait profité de la mort d’Henri Ier pour se révolter contre l’emprise anglaise, capturant Mold, en Powys, ainsi que des terres situées entre les rivières Conwy et Dee, avant de menacer Ceredigion dans le Cardiganshire. Mais après les campagnes d’Henri II dans le Pays de Galles en 1157, Owain dut se soumettre à l’autorité du roi anglais; cependant, il se remit en campagne contre le Powys en 1160 et s’empara du château de Rhuddan. Il passa le reste de sa vie à s’opposer aux Anglais, essayant même de conclure une alliance avec le roi Louis VII de France.

    Richard Ier (v. 932 – Fécamp, 996), comte de Rouen (942 – 996)Retour au fasciculeComptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres  Année 1982  126-1  pp. 6-30

    Fils de Guillaume Ier Longue Épée et de sa concubine bretonne Sprota, Richard est mineur à la mort de son père. Il est mis sous tutelle et exilé à Laon par le roi carolingien Louis IV d’Outremer qui s’empare de Rouen, en son nom. Les Normands restés fidèles à Richard obtiennent le secours d'une flotte envoyée par Harald à la Dent Bleue, roi de Danemark. Louis IV est vaincu et capturé (945). En 946, Rouen sera encore vainement menacée d'une armée coalisée - Louis IV d'Outremer, Otton Ier de Germanie, Arnoul de Flandre - mais Richard se range désormais dans la camp des Robertiens, souche des rois capétiens. A la mort de Hugues le Grand, il devient tuteur de Hugues Capet (roi en 987), dont il épouse la sœur Emma (960). Une nouvelle menace du nouveau roi carolingien Lothaire et de son allié le comte de Chartres, est repoussée en 962 grâce à d'autres mercenaires vikings. Richard peut se consacrer à l'organisation de son duché, favorisant notamment l'Eglise. Veuf, il épouse sa concubine danoise Gonnor, dont il a plusieurs enfants, son héritier Richard, Robert, qui sera archevêque de Rouen et établit son lieu de résidence favori à Fécamp dont il choisit l’abbaye pour sa sépulture.

    Richard II, duc de Normandie (996 – 1026)Illustration.

    Fils de Richard Ier et de Gonnor, le règne de Richard II commence par la répression d'une insurrection paysanne contre les exactions des grands seigneurs (997). Richard s'appuie sur les membres de sa famille, souches d'une aristocratie - les Richardides - qui détiendra les plus hautes charges laïques et ecclésiastiques. Mais le duc favorise également les réformateurs de l'Eglise, notamment les moines clunisiens. Richard maintient son alliance avec le roi Robert le Pieux, dont il devient un proche conseiller et soutient les campagnes en Flandre, Bourgogne et Champagne. Il mène une active politique d'alliances matrimoniales : sa sœur Emma est mariée au roi anglais Ethelred (1002). Sa fille, Alice épouse le fils du comte de Bourgogne, Renaud (1005 / 1006). Il épouse lui-même Judith (1008), sœur du comte de Rennes, s'opposant ainsi au comte d'Anjou, Foulques Nerra dans cette région. Il entre en guerre contre le comte Eude de Blois (1013/1014), veuf de sa fille Mathilde. Richard II est le premier à porter le titre de duc de Normandie. Tombé malade en 1026 et il vient mourir à l'abbaye de Fécamp.

    Richard III, duc de Normandie († 1027)Richard III de Normandie - Piédestal de la statue équestre du Conquérant à  Falaise © JCG

    Fils du duc Richard II, désigné comme héritier par son père mourant, Richard III doit tout de suite affronter son frère Robert qui n'a reçut que le comté d'Hiémois. Il vient l'assiéger à Falaise puis conclut la paix avec lui. Il meurt peu après, à Rouen, peut-être des suites d'un empoisonnement dont son frère Robert est suspecté par certains chroniqueurs.


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