-
Par cgs611 le 7 Juin 2021 à 11:15
Affaire Pierre Rivière
Enquête sur un parricide.
Vers midi, le 3 juin 1835, à Aunay Calvados, un jeune paysan de vingt ans entre dans la pièce principale de la ferme maternelle et, en quelques minutes, massacre de sang-froid, à coups de serpe, sa mère, alors enceinte de presque sept mois, sa soeur de dix-huit ans et son frère de sept ans. Les mains encore tout ensanglantées, il fait aussitôt part de son geste à plusieurs voisins avant de s'enfoncer dans les bois alentour.
Acte naissance Pierre Riviere
Fils de Jean RIVIÉRE Cultivateur et Marie Anne Victoire BRION (couple marié le 21/05/1813)
Il ne fut arrêté qu'un mois plus tard, sur la route de Caen à Falaise. Dans la maison d'arrêt, il rédigea en une dizaine de jours un long mémoire intitulé Détail et explication de l'événement arrivé le 3 juin à Aunay, village de la Fauctrie écrite par l'auteur de cette action 1. L'affaire Pierre Rivière, puisque tel était son nom, pouvait commencer.
Ce mémoire lui confère un caractère exceptionnel : très peu de criminels laissent un tel témoignage. Pierre Rivière y établit la genèse des faits et la lie à un douloureux sentiment filial : le « Résumé des peines et des afflictions que mon père a souffertes de la part de ma mère depuis 1813 jusqu'à 1835 » occupe ainsi plus de la moitié du manuscrit. Le jeune homme s'y révèle intarissable sur le lourd contentieux qui a opposé ses parents dès le début de leur union la mère refusant notamment de demeurer sous le même toit que son époux et faisant régulièrement des dettes sur les biens de la communauté. Pierre, décrit comme un être solitaire, farouche et cruel, semble avoir vécu sur le mode paranoïaque les incessantes humiliations infligées par l'épouse à son mari.
Malgré le doute persistant sur son état mental - les six médecins appelés à l'audience étant restés partagés sur ce point -, Pierre Rivière fut condamné au supplice des parricides par la cour d'assises du Calvados, le 12 novembre 1835.
Une fois le dossier judiciaire refermé, la notoriété de cette affaire ne dépassa guère les limites du monde médical. Elle fut exhumée des archives avec la publication, en 1973, sous la direction du philosophe Michel Foucault, d'un ouvrage qui fit date : « Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère... » Un cas de parricide au XIXe siècle.
Dans cet ouvrage vite devenu une référence, le philosophe et son équipe adoptaient une démarche discutable pour l'étude de l'affaire Rivière. C'est à une approche proprement historique qu'on voudrait revenir ici.
Que disait en effet Michel Foucault ? Pour lui, Pierre Rivière fait partie de ces « hommes infâmes » 2 rencontrés au hasard des archives.
Le philosophe participe ainsi activement à un nouvel usage des archives judiciaires qui s'opère dans les années 1960-1970 : de simples sources d'appoint, celles-ci deviennent sources à part entière. Sources d'autant plus précieuses qu'elles sont souvent la seule voie d'accès à la parole des oubliés de l'histoire, criminels, déviants et autres marginaux.
Obscur paysan normand sachant a priori à peine lire et écrire, Pierre Rivière est une des figures de l'altérité chères à Foucault : un individu passant pour fou dans son village, et pris dans les mailles multiformes - médicales ou judiciaires - du pouvoir. « Nous avons été subjugués par le parricide aux yeux roux » , lit-on dans la présentation de l'ouvrage qui fait état d'une « sorte de vénération, et de terreur aussi » face à la « beauté » du manuscrit écrit par Rivière lui-même. Car, auteur d'un crime « vraiment extraordinaire » , il l'est aussi d'un « discours tellement fort, tellement étrange que le crime finit par ne plus exister » 3.
C'est pourquoi les membres du séminaire du Collège de France réunis autour de Michel Foucault renoncèrent délibérément à toute interprétation - jugée par principe réductrice - du manuscrit de l'accusé, et plus particulièrement au concours des savoirs psychiatrique et psychanalytique. Le contexte s'y prêtait. Les thèses alors en vogue de l'antipsychiatrie récusaient le principe du crime comme fait psychique et remettaient à l'honneur le thème de la révolte par le crime. Dans le contexte de l'après Mai-68, le parricide de Pierre Rivière prenait une acuité particulière : il exprimait la révolte d'un fils contre l'oppression familiale, incarnée ici dans la personne de la mère toute-puissante. En refusant d'interpréter le texte du mémoire, sur lequel pèse une sorte d'interdit, l'équipe de Michel Foucault a pu être soupçonnée de faire l'apologie du crime.
Ce qui intéresse avant tout Michel Foucault et ses collaborateurs, ce sont les discours qui s'affrontent à l'occasion de cette sanglante affaire, discours qui renvoient aux stratégies de pouvoir mises en place concurremment par les instances judiciaires et médicales : tandis que les magistrats voulaient croire à la responsabilité de l'être « monstrueux » ayant étouffé les cris de sa conscience, les médecins, alors soucieux d'investir le prétoire, tentaient d'identifier un « aliéné » juridiquement irresponsable.
La dimension psychotique et paranoïaque du discours de Pierre Rivière disparaît ainsi sous l'épaisseur du discours institutionnel. Fût-ce malgré eux, les membres du séminaire de Michel Foucault contribuèrent à renforcer le tabou qui entoure le parricide comme objet de recherche, tabou qui n'a d'égal que celui qui s'attache au crime lui-même dans l'inconscient collectif. Si les cinéastes n'hésitèrent pas à s'emparer de l'affaire Rivière4, les chercheurs en sciences sociales mirent beaucoup de temps à la reprendre, intimidés sans doute par l'ombre portée d'une figure intellectuelle majeure, Michel Foucault5.
Hormis les nécessaires et précieux éclaircissements sur la naissance de la psychiatrie ou sur la législation pénale, le traitement historique de l'affaire fait défaut dans Moi, Pierre Rivière ... Il se limite en fait à une contribution de Jean-Pierre Peter et Jeanne Favret qui n'emporte pas toujours la conviction. En inscrivant le crime dans la geste d'une paysannerie traditionnellement oppressée et exploitée, et en le présentant comme l'unique moyen d'expression d'une catégorie sociale réduite au silence, le commentaire de ces deux auteurs, certes séduisant mais par trop lyrique, « habille trop large » selon l'expression de l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie : « Pierre Rivière n'est pas un paysan français en général6. » Les relations que peut entretenir le crime avec le conflit familial ou les tensions traversant la société normande de la première moitié du XIXe siècle s'en trouvent occultées.
Enfin, le principe de l'étude de cas retenu par les collaborateurs de Michel Foucault pose problème : il clôt irrémédiablement le crime sur lui-même, l'isole en le renvoyant à son insondable complexité historique, au lieu de le replacer dans une histoire plus large du parricide.
L'affaire Pierre Rivière constitue pourtant un formidable objet d'histoire. Le mémoire qu'a rédigé celui-ci est une source exceptionnelle : il fournit des données biographiques et familiales sur le sujet criminel, qui manquent d'ordinaire à l'historien ; il aide à mieux saisir le cheminement vers le parricide et les enjeux multiples de la transgression que ce crime représente.
Contrairement à Pierre Rivière, qui a toujours travaillé dans la ferme familiale, la plupart des auteurs de parricide se sont, avant le drame, révélés plutôt instables dans leurs occupations ou leurs emplois. Leur comportement fréquemment agressif, notamment à l'égard de leur future victime, est souvent aggravé par l'alcoolisme, sans forcément donner lieu à des poursuites judiciaires.
Les circonstances du passage à l'acte s'avèrent quant à elles relativement stéréotypées. Le long mûrissement de l'idée du parricide n'a d'égal que la soudaineté de sa concrétisation ; un geste prémédité comme celui de Rivière reste rare : dans son mémoire comme dans ses interrogatoires, ce dernier reconnaît avoir conçu le projet de son crime quinze jours voire un mois avant le passage à l'acte, et d'avoir à cette fin aiguisé sa serpe.
Toutefois, lors de son arrestation, Rivière lui-même « n'opposa aucune résistance et ne chercha pas à dissimuler qui il était » acte d'accusation, 28 juillet 1835.
Pierre Rivière ne tue pas pour hériter. Mais lui aussi entend suppléer aux défaillances de la justice car celle-ci a donné raison à sa mère dans les désaccords patrimoniaux au sein du couple Rivière, au détriment de son père, trop faible pour faire valoir ses droits. Aîné de la famille, Pierre a vécu une grande partie de sa vie seul auprès de son père. Le conflit entre ses parents, qu'il met en scène dans son mémoire comme une véritable guerre des sexes, marque sa nostalgie de la coutume normande qui, avant l'instauration du Code civil, excluait les filles de la succession. D'où ce constat amer : « Ce sont les femmes qui commandent à présent. »
C'est à l'autorité de sa mère que s'oppose, au contraire, Pierre Rivière : s'identifiant à son père mortifié par les tracasseries de celle-ci, Pierre déplore le déclin de la puissance paternelle et regrette le temps où « les lois des Romains donnaient au mari droit de la vie et de mort sur sa femme et sur ses enfants » .
En règle générale, le drame survient dans un milieu familial qui, à la faveur de la cohabitation des générations, fonctionne en vase clos. De fait, tous les membres de la famille se trouvent de gré ou de force impliqués dans la logique qui conduit au parricide : « J'ai tué ma soeur Victoire parce qu'elle prenait le parti de ma mère. J'ai tué mon frère parce qu'il aimait ma mère et ma soeur » , confie Rivière lors de son premier interrogatoire 9 juillet 1835.
Le déséquilibre au sein du couple parental peut déboucher sur une véritable diabolisation de la victime. Toujours dans son premier interrogatoire, Rivière déclare avoir voulu « délivrer » son père « d'une méchante femme qui le tracassait continuellement depuis qu'elle était son épouse, qui le ruinait, qui le mettait dans un tel désespoir, qu'il était parfois tenté de se suicider » .
La profonde incapacité de Rivière père - prénommé lui aussi Pierre - à tenir son rôle d'époux et de père rend également compte de la difficulté du jeune homme à concevoir la répartition des rôles familiaux. En atteste sa hantise de l'inceste, intrinsèquement liée à son crime : « J'avais surtout une horreur de l'inceste cela faisait que je ne voulais pas approcher des femmes de ma famille, quand je pensais en avoir approché trop près, je faisais des signes avec ma main comme pour réparer le mal que je croyais avoir fait. »
Entre suicide et parricide, le lien est fréquent. Il se retrouve tant dans les actes - tentatives de suicide ayant précédé ou suivi le crime - que dans la signification profonde du geste criminel : le meurtre du père et, plus encore, celui de la mère ont valeur de suicide dans la mesure où ils brouillent irrémédiablement la certitude des identités et des parentés. « Je suis de partout » , répond Rivière à ceux qui l'interrogent sur son identité lors de son errance, alors qu'il n'a justement pas pu se résoudre à mettre lui-même fin à ses jours.
Une fois le parricide commis, le meurtre de soi peut être aussi une manière d'interpeller la société sur des responsabilités qu'elle aurait refusé de prendre : alors que sa peine a été commuée en réclusion à perpétuité, Rivière, en 1840, se suicide dans sa cellule. Comme la rédaction du mémoire, le choix de la mort constitue pour lui un moyen de s'approprier son acte et d'en assumer jusqu'au bout les conséquences : en prison, il « se croyait mort et ne voulait prendre de son corps aucune espèce de soin ; il ajoutait qu'il désirait qu'on lui coupât le cou, ce qui ne lui causerait aucun mal, puisqu'il était déjà mort » , raconte le journal Le Pilote du Calvados le 22 octobre 1840.
Finalement, les sources l'attestent, le parricide vient comme la conclusion tragique d'une parole impossible, ou inaudible. « Mais pourvu qu'on entende ce que je veux dire, ce c'est que je demande sic » , lit-on sous la plume de Pierre Rivière, pour qui cette mise en écriture est indissociable de la mise en acte du parricide.
Il est ainsi particulièrement difficile, dans le cas du parricide, de démêler les motivations, qui relèvent à la fois des domaines psychologique, relationnel, statutaire, économique, social. En témoignent les hésitations des médecins et des juges confrontés à ce cas extrême.
Illustrant bien les incertitudes qui entourent le diagnostic dans ce genre de circonstances, l'affaire Rivière donne lieu en 1835 à une véritable bataille d'experts médicaux. C'est qu'au XIXe siècle, en l'absence d'un savoir scientifique spécifique, le parricide est l'objet de représentations médicales incertaines et éclatées qui empiètent sur le champ de la morale. Même si certains l'appréhendent comme le modèle des autres crimes - ou peut-être pour cette raison -, le parricide se prête à toutes les interprétations : il est parfois présenté comme une forme de monomanie homicide ou, plus tard, de dégénérescence.
Des experts de renom interviennent au procès de Pierre Rivière sans même avoir observé directement l'accusé. C'est que cette affaire constitue un jalon dans la posture conquérante des aliénistes. Ceux-ci obtiennent une première victoire trois ans plus tard, le 30 juin 1838, avec le vote de la loi sur les aliénés qui dissocie clairement le sort du coupable aliéné interné dans un asile de celui des autres criminels enfermés dans une prison.
A l'image de la société au nom de laquelle elle agit, la justice du XIXe siècle a, elle aussi, beaucoup de peine à appréhender le parricide, à la fois dans sa réalité matérielle et dans sa dimension juridique et transgressive. Pour pouvoir s'en saisir, les magistrats ressentent la nécessité de dénaturer le crime en lui substituant d'autres qualifications moins graves au regard de la loi, par exemple celle de « coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner » ou celle de « coups et blessures à ascendants » si la victime a survécu. Les faits les plus évidents sont ainsi régulièrement minimisés, voire tout simplement niés.
En réponse à la rigueur du Code, la pratique judiciaire est progressivement assouplie. En 1832, la réforme judiciaire prévoit l'octroi de circonstances atténuantes, notamment l'état mental ; elle s'applique au parricide. A partir du début des années 1860 est introduite une distinction entre le parricide abominable, celui que rien ne justifie, qui requiert la peine capitale, et le parricide tolérable, qui peut éventuellement admettre des circonstances atténuantes. Il serait donc possible de reconnaître divers degrés de gravité à un crime que la loi pose pourtant comme inexcusable et place au sommet de la hiérarchie pénale.
Pierre Rivière ne bénéficiera pas de cet adoucissement de la justice - tout au moins dans un premier temps. Alors que son état mental pouvait pourtant motiver en sa faveur le bénéfice de circonstances atténuantes - 6 jurés votent d'ailleurs en ce sens -, il est condamné au supplice des parricides. Intervient ici le contexte historique : au même moment se tient devant la Chambre des pairs le procès de Fieschi et de ses complices, responsables de l'attentat à « la machine infernale » perpétré le 28 juillet 1835 contre Louis-Philippe. Au XIXe siècle, le régicide apparaît symboliquement comme la transposition politique du parricide, les deux crimes étant punis de la même peine. Dans le cadre d'un régime monarchique où le roi fait figure de père de la nation, le parricide rejoue à l'échelle domestique le régicide de 1793.
L'ombre portée du procès politique de Fieschi explique la lourdeur de la condamnation de Pierre Rivière. Elle est aussi liée à son évolution. Contre toute attente, sa peine est abaissée de plusieurs degrés, ce qui est exceptionnel à l'époque, même en présence d'un accusé aussi jeune. Dans l'intérêt suprême du régime, la grâce royale ne peut toutefois intervenir qu'une fois le sort de Fieschi réglé : symboliquement, la commutation de peine en faveur de Rivière, à savoir la réclusion à perpétuité, est entérinée en la cour royale de Caen le 17 février 1836, après l'énoncé de l'arrêt condamnant Fieschi au supplice des parricides.
Singulière, l'affaire Rivière est toutefois partiellement représentative des parricides perpétrés dans la France du XIXe siècle. L'étude de cas proposée par Michel Foucault et son équipe montre donc ici ses limites. C'est bien à une histoire globale de ce crime qu'il faut procéder pour mieux appréhender le « cas » Rivière.
votre commentaire -
Par cgs611 le 7 Juin 2021 à 11:10
Prison de Beaulieu Caen, quelques condamnés
La maison centrale de Beaulieu a été construite au milieu du XIXe siècle dans le quartier de La Maladrerie, à la sorte de Caen vers Bayeux. Elle est destinée à accueillir des détenus de droit commun - jusqu'à 900 - provenant de toute la France, et généralement condamnés à de longues peines.
Condamnés a mort au sein de la prison.
****
12 novembre 1835 Caen Pierre Rivière (PARRICIDE), 21 ans, berger. A Aunay, le 03 juin 1835, tue sa mère enceinte de sept mois, sa soeur Victoire, 18 ans et son frère, Jules, 7 ans à coups de serpe. Gracié. Se pend à la centrale de Beaulieu le 20 octobre 1840.
Résumé (lien sur l'affaire complet)
En 1835, Pierre Rivière assassinait sa mère, sa soeur et son frère. Un cas exceptionnel, mis au jour par Michel Foucault en 1973. Au-delà, quelles sont les caractéristiques de ces crimes, que la justice place au-dessus des autres.
Vers midi, le 3 juin 1835, à Aunay Calvados, un jeune paysan de vingt ans entre dans la pièce principale de la ferme maternelle et, en quelques minutes, massacre de sang-froid, à coups de serpe, sa mère, alors enceinte de presque sept mois, sa soeur de dix-huit ans et son frère de sept ans. Les mains encore tout ensanglantées, il fait aussitôt part de son geste à plusieurs voisins avant de s'enfoncer dans les bois alentour
Il ne fut arrêté qu'un mois plus tard, sur la route de Caen à Falaise. Dans la maison d'arrêt, il rédigea en une dizaine de jours un long mémoire intitulé Détail et explication de l'événement arrivé le 3 juin à Aunay, village de la Fauctrie écrite par l'auteur de cette action 1. L'affaire Pierre Rivière, puisque tel était son nom, pouvait commencer.
*****************************************************
13 août 1842 Caen, Auguste Bernier 19 ans, basestamier « ouvrier qui fait des bas, des bonnets en laine ou en coton tricoté » , déjà condamné deux fois pour vol depuis ses 14 ans, détenu à la centrale de Beaulieu. Ayant, entre autres choses, frappé deux co-détenus, causant la mort de l'un d'entre eux, il est puni par trois mois de cachot. Pour se venger, tente de mettre le feu à la prison le 04 juin 1842. Arrêt cassé le 30 septembre 1842. Condamné aux travaux forcés à perpétuité à Rouen le 15 décembre 1842.
cassation 18 août 1842
Registres d'écrou, incarceré a Brest (29) sans date juste Date d'écrou 1104. Cote / Source série O cote 20/33
************************************************************
20 novembre 1856 Caen Jean Lefrêne 45 ans, colporteur, détenu à Beaulieu. Frappe de deux coups de couteau au ventre et à la tempe droite, le 16 août 1856, son co-détenu Darius. Guillotiné le 13 décembre 1856.
***
Condamnés le 10 août 1909. Louis Moreau et Camille Chesneau, 30 et 21 ans, détenus à la centrale de Beaulieu. Lors d'une rebellion le 10 mai 1909, frappent à coups de tranchet cinq gardiens, les blessant gravement. Gracié le 14 octobre 1909.
***
Condamné le 02 juillet 1917. Albert-Joseph Brun 21 ans, réclusionnaire à la centrale de Beaulieu, condamné à cinq ans de prison pour désertion, et neuf ans de prison pour vols qualifiés. Tue le 17 avril 1917 le docteur Moutier, médecin des prisons, d'un coup de couteau dans la coeur parce que celui-ci refusait de le déclarer malade et de lui prodiguer des soins. Gracié le 20 juillet 1917.
Autres condamnation a mort a Caen.
Le 1 décembre 1816 Caen - Cour Prévôtale Mme Cousin Fabrication de fausse monnaie d'argent. Son époux, Cousin, et leur complice, Smith, sont acquittés. Sursis à l'exécution car se dit enceinte.
***
Le 30 décembre 1816 Caen François Toussaint Paulmier 45 ans, tisserand. Tentative d'assassinat sur la grand-route. Guillotiné le 31 décembre 1816.
***
Le février 1817 Caen Pierre Férard 27 ans, cocher. A Caen, égorge Mlle de Vassy, fille du comte, son patron, à coups de couteau et de rasoir, pour se venger de son licenciement. Guillotiné le 19 février 1817.
***
Le septembre 1817 Caen Jacques Pierre Hamel 45 ans, marchand de fil. A Cambremer, tua Frelâtre, le séducteur marié de sa fille. Guillotiné le 26 octobre 1817.
***
Le décembre 1818 Caen Marc-Antoine-Auguste Servot, Pierre Viel, Pierre Mittelbronne, Joseph-Nicolas Gangenot et Louis-Marie Fournier Tentent d'assassiner le médecin anglais William Hervey et son épouse à Bayeux dans la nuit du 12 au 13 avril 1818. Les trois premiers sont guillotinés le 05 mars 1819, les deux derniers graciés..
***
Le décembre 1818 Caen Un homme Empoisonna sa femme Pourvoi rejeté le 21 janvier 1819.
***
Le 02 décembre 1820 Caen Monique Sacquet, veuve Othon 22 ans, empoisonna son mari, Othon, avec une soupe au lait additionnée d'arsenic. Son amant et domestique est acquitté. Guillotinée le 29 janvier 1821.
***
Le novembre 1821 Caen Pierre Pascal Vatel 33 ans, fabricant de cordes. Assassine M.Aubry après s'être évadé de prison Se pend en cellule le 13 décembre 1821.
***
Le 30 mai 1824 Caen Les frères Tillard 19 et 20 ans. A Amblie, étranglent la veuve Bobères pour la voler. Guillotinés le 16 juillet 1824.
***
Le 11 ou 18 mars 1825 Caen Pierre Le Maire de Clermont Triple assassinat Guillotiné le 02 mai 1825.
***
Le 30 mai 1825 Caen Richard "Nez-de-Chat" Béhier 37 ans, sans profession. Assassin de son épouse et de sa maîtresse. Guillotiné le 29 juillet 1825.
***
votre commentaire -
Par cgs611 le 20 Février 2021 à 10:17
Dernier condamné a mort et exécuté dans l'Orne 5 juillet 1947
Henri Maurice Pelletier, né vers 1913 / 1920 a Saint-Agnan-sur-Erre (61),
un jeune homme de 26 ans avait tué à Saint-Agnan-sur-Erre, à coups de bêche et de serpe, un homme de 70 ans pour le voler.
Condamnation le 06 novembre 1946
Il fut exécuté à 4 h 45 du matin.
Réveillé à 3h. Ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Horrifié en réalisant. S'entretient avec le chanoine Garnier. Refuse le verre de rhum au greffe.
Ce sera la dernière décapitation dans le département dans l'Orne. Après 1947,
il y eut d'autres condamnés à mort mais tous furent graciés.
Pendant très longtemps il n'y eut plus d'exécutions à Alençon. De nombreuses peines capitales furent commuées en travaux forcés à perpétuité.
« En 1939, le gouvernement décida la fin des exécutions capitales publiques.
» Les dernières exécutions eurent lieu dans la cour de la prison, au château des Ducs.
*************************************************************************************************
L'avant dernier condamné a mort et exécuté dans l' Orne fut
Albert Maurice Aupée condamné le 07 mai 1942, fut décapité Le 16 septembre 1942.
Il attire dans une maison abandonnée d'Athis Mme veuve Desmonts, sa bienfaitrice âgée de 72 ans, et la tue à coups de madrier,
le 12 novembre 1941, pour lui voler 100000 francs en titres.
Réveillé à 6h. Entend la messe du chanoine Garnier. Pendant ce temps, les gardiens demandent aux exécuteurs s'ils peuvent
aider au montage des bois de justice, le tout finissant dans un certain désordre jusqu'à ce que les bourreaux ne décident d'y mettre un terme.
Henri Sabin fait preuve de précipitation et pousse trop fort Aupée sur la bascule. Il faudra près d'une minute pour le "caler" convenablement.
Tout au long de cette minute, le condamné demeure parfaitement calme.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique