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Par cgs611 le 30 Juillet 2021 à 17:41
Le château des Ducs, logis des Ducs ou Grand Logis est une demeure, du xive siècle, bâtie sur l'emplacement d'un ancien château fort du xiie siècle, qui se dresse sur la commune française d'Argentan dans le département de l'Orne, en région Normandie. Il fut le centre de la vicomté d'Argentan.
Le château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1869
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Lorsque Henri Ier Beauclerc prend le contrôle de la ville à la suite de la victoire de Tinchebray en 1106, il entreprend de faire d'Argentan une place de premier ordre. Il décide alors de relever les murailles détruites dans la rivalité avec le roi de France et de faire élever de nouvelles fortifications. Elles se composaient dorénavant de quatre lignes de défense principales : le bail extérieur (murailles de la ville qui correspondaient à l'unique enceinte des anciennes fortifications), le bail intérieur (30 à 35 pieds de hauteur sur 6 à 14 d'épaisseur, 16 tours rondes et carrées espacées de 100 pieds de distance), le château et un donjon.
Le bail intérieur était divisé en deux parties (par une muraille avec tours et fossés, partant du donjon), l'une contenant la ville et l'autre contenant le château et ses dépendances c'est-à-dire « le Palais » ou « Grand-Logis » qui était la demeure du roi Henri Ier Beauclerc dans les fréquents voyages qu'il faisait à Argentan, « la maison du gouverneur » qui était également appelée château (située vers le milieu de la place actuelle du marché et occupée par ses officiers jusqu'en 1586), la « salle des comptes » et enfin le donjon d'Argentan de forme ovale (haut de 20 mètres, long de 60 m et large de 30 m).
C'est à partir du palais d'Argentan que Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et duc de Normandie, réunit les forces militaires pour combattre Conan, duc de Bretagne, son vassal, en 1157. C'est là encore que le roi reçoit en 1168, les légats du pape qui venaient pour le réconcilier avec Thomas Becket. La colère qu'il exprima dans son château, motive quatre gentilshommes normands pour aller assassiner l'archevêque de Canterbury. Contri de cette conséquence, il place l'église et l'hôpital sous l'invocation de ce nouveau saint.
Après la mort d'Henri II survenue en 1189, Aliénor d'Aquitaine, sa veuve, fixe sa résidence au château d'Argentan et y reçoit
les fréquentes visites de son fils Richard Cœur de Lion.
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Depuis 1727, un lieu de justice
En 1727, l'audience et la prison de la ville sont détruites et les services sont transférés au château. Les gouverneurs sont alors délogés. Lors des aménagements intérieurs du Grand-Logis réalisés en cette année, pour y transférer le siège des juridictions, on découvrit un souterrain qui paraissait mener au donjon.
Jusqu'en 1777, le bâtiment a également accueilli les réunions des assemblées municipales mais l'audience où l'auditoire demeurait une enceinte de justice.
En 1756, Louis XV apporta des modifications dans la composition du bailliage d'Argentan. À partir de cette époque, la justice fut rendue par un bailli de robe courte, un lieutenant-géneral-civil-et-criminel-enqueteur-examinateur, un lieutenant civil et criminel, deux assesseurs et un procureur du Roi.
En 1752, la ville obtint l'autorisation de détruire la tour arasée située au pignon du Grand Logis.
Entre 1755 et 1848 (vraisemblablement à la fin du xviiie siècle), les jambages et les voussoirs de la porte originelle de la tourelle de l'escalier sont remplacés par un ensemble monumental néoclassique à fronton, puis entre 1845 et 1878 par une porte de style néogothique, au tympan percé d'un quatre-feuille.
En 1944, le logis, comme la chapelle castrale, est victime des bombardements qui détruisent partiellement la charpente excepté en son centre et autour du pignon nord encore doté de sa cheminée monumentale. Le vaste logis rectangulaire (27 × 12,50 mètres) a subi de lourdes modifications de ses volumes intérieurs et de ses travées après la Seconde Guerre mondiale. Sur la façade Est, la baie haute située à gauche de la tourelle de l'escalier est devenue la porte d'accès au hall du tribunal en 1954. Sur la façade Ouest qui ne comptait originellement que quatre travées d'ouvertures réunies en deux couples, l'architecte Prieur crée deux travées supplémentaires en 1955.
Le château ou Grand Logis abrite aujourd'hui le tribunal de Grande Instance d'Argentan
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Par cgs611 le 16 Novembre 2020 à 11:09
Famille Gutmacher :
Le 22 octobre 1943, Cécile et Jacob Gutmacher et la petite Anna furent arrêtés à Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe sur dénonciation et emprisonnés à la Prison d'Argentan. Cécile Gutmacher, enceinte de sept mois, mis au monde son fils, Marc, deux mois plus tard, le 13 janvier 1944 à l'infirmerie de la Prison d'Argentan placée sous la responsabilité du Dr Couinaud aidé par l'abbé Joseph Lépelé. C’est grâce à des amis qu’ils s’échappèrent de l’hôpital de la prison.
Provenance : Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe
Arrivée au lieu d'internement : 22/10/1943.. Aidé ou sauvé par : - Hélène Bondoux - Jean Bondoux - René Bondoux
Cécile Gutmacher et Jacob Gutmacher
Histoire
Hélène* et René Bondoux* vivent à Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe, (61) situé à environ 120 kilomètre à l’ouest de Paris, avec leur fils Jean*. ls aideront les Gutmacher, des Juifs de Pologne venus s’installer en France où résidaient déjà d’autres membres de leur famille.
Les Gutmacher vendaient des articles de maroquinerie.
Cécile et Jacob Gutmacher étaient des Juifs de Pologne venus s'installer en France, où se trouvaient déjà d'autres membres de la famille, vers la fin des années vingt. Ils vendaient des articles de maroquinerie. Leur fille aînée, Anna était née en 1931.
C’est lors des vacances de l’été 1942 que le médecin de famille leur conseilla d’envoyer Anna à la campagne.
L'un de leurs clients leur recommanda une famille qu'il connaissait à Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe.
Profitant du congé de la fête nationale, le 14 juillet de cette même année 1942 - deux jours seulement avant le déclenchement des grandes rafles de Juifs à Paris, les Gutmacher rendirent visite à Anna.
N’ayant pas la nationalité française ils se sentaient d’autant plus menacés par une éventuelle déportation, ainsi, préparés à une longue absence, ils écoulèrent autant de marchandise que possible avant leur départ. Ils trouvèrent à se loger chez une habitante pour un prix exorbitant.
Un an plus tard, le 22 octobre 1943, Cécile et Jacob Gutmacher et la petite Anna furent arrêtés sur dénonciation et emprisonnés à la Prison d'Argentan.
Cécile Gutmacher, enceinte de sept mois, mis au monde son fils, Marc, deux mois plus tard, le 13 janvier 1944 à l'infirmerie de la Prison d'Argentan placée sous la responsabilité du Dr Couinaud aidé par l'abbé Joseph Lépelé.
C’est grâce à des amis qu’ils s’échappèrent de l’hôpital de la prison.
Les Bondoux leur préparèrent dans un premier temps un logement à Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe, mais étant donné que c’était là que les Gutmacher avaient été arrêtés, il était préférable de leur trouver un autre refuge plus sûr et plus discret. Ils furent ainsi logés dans une maison isolée dans le hameau voisin.
Les Bondoux ravitaillaient leurs protégés, n’acceptant que des sommes très modiques pour la nourriture.
Les Bondoux agissaient avec grande humanité, au mépris des risques considérables que signifiait leur aide.
Ainsi les Gutmacher restèrent cachés dans ce refuge jusqu’à la fin de la guerre.
L’amitié qui liait les deux familles perdura après la guerre.
Le 26 décembre 1994, Yad Vashem a décerné à Hélène* et René Bondoux* et leur fils Jean* le titre de Juste des Nations.
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