• LE CHATEAU DE LA SAUCERIE

    Chateau de la Saucerie

    De cette antique gentilhommière, assise sur un des plus anciens fiefs de Normandie et toujours possédée par la même

    famille, il ne reste plus que la porte monumentale. Mais celle-ci vaut bien la visite que nous lui faisons, tant son

    architecture diffère de ce que nous pommons voir en Basse Normandie, et elle suffit pour en assurer tout l'intérêt. Deux grosses tours rondes, massives, défendent la porte d'entrée, composée d'une large porte destinée au passage des voitures et d'une autre plus petite réservée aux piétons.

    Toutes deux étaient jadis commandées chacune par un pont levis qui se manoeuvrait au moyen de poutres formant levier et auxquelles le tablier était suspendu par de fortes 

    Chateau de la Saucerie

    deux tours. Il donne accès à de petites chambres dont plusieurs sont munies de cheminées au manteau de granit sculpté. Les tuyaux, rectangulaires, en pierre qui terminent ces cheminées sont couronnés, aux quatre angles, de boules de pierre sculptées, comme à la Chalerie. Les murs sont percés de fenêtres étroites munies de deux ou de quatre carreaux.

    Jusqu'à ces derniers temps, ces chambres servaient à loger les domestiques de la ferme, mais à l'heure actuelle, il est quelquefois dangereux de s'y aventurer :

    les marches des escaliers sont vermoulues, et les planchers des chambres, surtout au-dessus de la porte, sont en très mauvais état.

    Chateau de la Saucerie

    Une légère restauration de la toiture eut lieu vers 1913.

    Si l'extérieur est encore en bon état, l'intérieur est complètement délabré.

    Le logis principal, de style Renaissance, dont le dessin

    nous a été conservré dans la Normandie illustrée fut démoli,

    ainsi que la chapelle vers 1860. Avec les matériaux, on reconstruisit la maison qui sert actuellement d'habitation au

    fermier. La porte d'entrée de ce bâtiment est faite avec une

    ancienne porte de granit très délicatement sculptée. 

    Près de 

    Chateau de la Saucerie

    Chateau de la Saucerie

    Doynel, alors religieux de l'abbaye de Fontenay. Ce dernier

    mourut le 15 décembre 1773, âgé de 72 ans et fut inhumé dans

    le choeur de l'église de La Haute-Chapelle.

    Continuant notre route, nous laissons, à notre droite, le

    château de LyA'onnière (1 ), plus loin, à gauche le bourg de

    Rouelle, patrie du coiiA'entionnel Boumeseur-Bourginière

    qui naquit près du célèbre gros chêne de Rouelle.Nous entrons

    dans le département de la Manche, traversons le bourg de

    Samt-Georges-de-Rouellé, sans nous y arrêter, et arrivons

    à Barenton, où nous attendent quelques uns de nos confrères

    de la Commission historique de la Mayenne qui viennent se

    joindre à nous pour cette excursion dans le Mortainais.

     lien plus comtemporain sur La Saucerie cgs61


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  • Extrait de la SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE d l'Orne TOME XLIII. de 1924

    EXCURSION de la Société Historique et Archéologique DANS le Passais Normand et le Mortainais

    La Société Historique et Archéologique de l'Orne doit avoir

    conservé bon souvenir de

    Domfront, de son hospitalité qui fait mentir le vieux

    dicton, de ses sites et de

    ses souvenirs archéologiques,

    puisque son Président, après

    avoir conduit les membres

    de cette Société, à plusieurs

    reprises, dans cette, région,

    n'a pas craint de les fatiguer en leur faisant admirer, à

    nouveau, cette année, des coins déjà vus.

    Lorsqu'en février dernier, M. Tournoùer, me fit part de

    son intention d'excursionner dans la région ouest du Passais

    Normand et dans la partie du Mortainais qui confine au

    Passais, je me mis aussitôt à sa disposition, pour l'aider,

    à organiser une excursion dans ce pays qui m'est très

    familier.

    Si la partie du Mortainais que nous avons visitée est

    assez pauvre en souvenirs archéologiques, par contre elle

    offre aux' touristes des sites sauvages qui, faisant suite à

    ceux du Passais, donnent à cette région accidentée un

    caractère tout à fait particulier qu'on,ne^rencontre nulle

    part ailleurs en Normandie L'excursion projetée ne pouvait donc être que bien

    accueillie. Le quartier- général ayant naturellement été

    fixé à Domfront M. Dulout, propriétaire de l'hôtel de

    la Poste, voulut bien se charger des dispositions à prendre

    pour permettre aux excursionnistes de séjourner confortablement dans cette vieille cité. Il s'acquitta de sa tâche

    à la satisfaction générale et nous lui devons de sine ères compliments pour son organisation si bien comprise.

    *****************************

    PREMIÈRE JOURNEE

     

    Mardi 28 Août

    Dès 7 h. ]/2 du matin, les autos et les cars venus de

    Bagnoles sont rangés devant l'hôtel de la Poste. Les excursionnistes arrivent. On retrouve de vieux amis, on fait connaissance, on se groupe, puis on se case dans les voitures,

    et, vers 8 heures, la trompette présidentielle donne le signal du départ.

    Le temps brumeux et menaçant va-t-il gâter le plaisir du voyage ? C'est la question que tout Je monde se pose

    •anxieusement.

    Nous quittons Don.front par la route des Fossés-riissons, prenons ensuite la route de « Ronde » et arrivons en face

    de l'Hôpital devant lequel se rangent les autos. Nous descendons de voiture pour visiter la vieille église romane de Nctre-Dame-sur-l'Eau.

    NOTRE-DAME-SUR-L EAU

    LE peu qui reste de ce monument du xie siècle fait encore suffisamment bonne figure pour qu'on l'ait appelé le plus beau monument roman du département, de l'Orne.

    Cette église fut construite vers 1020 par les soins de Guillaume de Bellême, qui en fit don aux moines de l'abbaye de Lonlaie.

    Malgré de nombreuses vicissitudes, cette église était encore intacte en 1828 quand Galeron la visita. Il la décrit ainsi :

    EXCURSION de la Société Historique et Archéologique DANS le Passais Normand et le Mortainais

    Cette église dut être promptement terminée, car elle porte

    partout le cachet d'unemême époque et d'une exécution uniforme.

    Sa forme est celle d'une croix, avec trois petites absides rondes

    au choeur et aux deux chapel es de côté et des latéraux beaucoup

    plus bas que la nef. La tour, carrée, est au centre de la croix,

    entre la nef et le choeur, et l'escalier est ménagé dans un des piliers

    de soutien Les arcades de la grande nef sont très ouvertes et

    à cintre entier ; au-dessus ont des fenêtres étroites et également

    à cintre rond La maçonnerie extérieure est toute en arêtes

    de poisson La façade est ornée d'un grand portail roman avec

    six colonnes à chapiteaux, séparés par des angles sail.ants. Le

    double cintre n'offre ni zigzags, ni dentelures, mais un simple

    rang de billettes. La fenêtre supérieure est d'un travail un peu plus

    délicat Les absides sont garnies de fenêtres rondes avec des

    colonnes à chapiteaux plus ou moins grossiers... Sous la corniche

    sont des figures de monstres, de têtes humaines grimaçantes et

    d'autres objets bizarres. Sur la corniche elle-même règne une

    moulure en damier.

    Au latéral du nord est un petit portail plus bas que le premier,

    mais de la même forme ; à l'un des chapiteaux des colonnes on

    voit un animal sculpté qui ressemble assez à un âne

    Les bras de la croix sont fermés par des murs droits se terminant

    en pignon et construits en pierre comme ceux de la façade (1)

    Cet édifice avait autrefois 125 pieds de longueur, 48 de

    largeur et 40 de hauteur (2). En 1829 il était encore surmonté

    d'une flèche quadrangulaire qui fut remplacée par le toit

    que l'on A-oit actuellement.

    Au moment de la construction de la route, en 1836, cette

    église fut «

    restaurée »

    (3). Cette restauration se fit ainsi :

    « On démolit les bas côtés et on suppri?na 52 pieds de la nef »,

    si bien qu'à l'heure actuelle cette nef a mie longueur d'environ 9 m. 50 et qu'elle est tout à fait hors de proportion

    avec le transept et le chevet (4).

    **(1) Rapporlfaità la Sociétédes Antiquaires de Normandie,sur desrecherches

    archéologiques faites dans Varrondissement de Domfront, par une commission

    composée de MM. le chevalier de Touchet, Charles de Vauquclin cl Galcron,

    rapporteur. Séance de Juillet, 1829, p. 167-174.

    (2) CAILLEBOTTE : Essai sur l'histoire cl les antiquités de la ville de Domfront,

    4e. édition, p. 56.

    (3) Le mot est de Caillebotte.

    (4) Cf. une excellente description de cette église dans BLANCHETIÈRE :

    Les Pierres tombales de l'église Nolrc-Damc-sur-l'Eau, Domfront, Liard,

    1878, p. 9-12.

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    Je ne m'arrêterai pas sur les pierres tombales. Enlevées

    de cette église pour servir à daller la chapelle du collège,

    elles furent ramenées, il y a une dizaine d'années, à leur

    place primitive qu'elles n'auraient pas dû quitter. On en

    trouvera une excellente étude dans l'ouvrage recherché de

    Blanchetière. Le mausolée connu sous le nom de tombeau

    Je Guillaume de Bellême, n'est autre que celui de Pierre Ier Ledin de la Chalcrie (1). On n'aurait jamais dû l'enlever

    de l'absidiole connu sous le nom de chapelle des Douze Apôtres, car, à cet endroit, une grille de bois le protégeait

    beaucoup plus efficacement que l'affiche informant les..visiteurs que les monuments historiques sent confiés à la

    garde des citoyens français.

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    **(1) G. HUBERT : Le tombeau dit de Guillaume de Bellême dans l'église

    Nolre-Dame-sur-VEau de Domfront, Bull, de la Société des Antiquaires de

    Normandie, t. XXXV, 1924.

    ..

    Le maître-autel est de la même époque que l'église. Il est formé d'une table de pierre reposant sur quatre points d'appui constitués, à l'arrière par un massif triangulaire et à l'avant par trois colonnettes.

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    Plan Domfront cadastre 1826

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    Dansson rapport, Galeron (1), dit que cette église s'appelle Notre-Dame-sous-l'Eau à cause de sa situation sur la rivière. C'est une explication qui n'en est point une ! !

    L'abbé Hommey, tente de l'expliquer par Ja légende suivante :

    La statue de la Sainte-Vierge ayant été transportée ailleurs dans les paroisses situées plus haut (?) sur la Varenne, elle se

    rembarqua d'elle-même sur la rivière et disparut au fond des ondes, et remonta ainsi le cours de l'eau jusqu'à Domfront, où Marie voulait que son sanctuairefut construit. Là, l'image sainte, apparut tout à coup, aux yeux des habitants ébahis, qui s'empressèrent,, sous la direction de Guillaume Talvas, de commencer la cons- truction du sanctuaire que leur demandait la Reine du Ciel. De là viendrait le nom de Notre-Dame-sous'Eau que les habitants des alentours lui donnent encore aujourd'hui.

    Cette visite terminée, nous remontons en auto. Nous prenons la route de Lonlay-1'Abbaye.Après avoir fait environ

    trois kilomètres, nous nous arrêtons devant un petit chemin qui nous conduit directement à l'ancien manoir de la Chalerie.

    A SUIVRE


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