-
Par cgs611 le 28 Janvier 2021 à 06:44
LE CHATEAU DE LA SAUCERIE
De cette antique gentilhommière, assise sur un des plus anciens fiefs de Normandie et toujours possédée par la même
famille, il ne reste plus que la porte monumentale. Mais celle-ci vaut bien la visite que nous lui faisons, tant son
architecture diffère de ce que nous pommons voir en Basse Normandie, et elle suffit pour en assurer tout l'intérêt. Deux grosses tours rondes, massives, défendent la porte d'entrée, composée d'une large porte destinée au passage des voitures et d'une autre plus petite réservée aux piétons.
Toutes deux étaient jadis commandées chacune par un pont levis qui se manoeuvrait au moyen de poutres formant levier et auxquelles le tablier était suspendu par de fortes
deux tours. Il donne accès à de petites chambres dont plusieurs sont munies de cheminées au manteau de granit sculpté. Les tuyaux, rectangulaires, en pierre qui terminent ces cheminées sont couronnés, aux quatre angles, de boules de pierre sculptées, comme à la Chalerie. Les murs sont percés de fenêtres étroites munies de deux ou de quatre carreaux.
Jusqu'à ces derniers temps, ces chambres servaient à loger les domestiques de la ferme, mais à l'heure actuelle, il est quelquefois dangereux de s'y aventurer :
les marches des escaliers sont vermoulues, et les planchers des chambres, surtout au-dessus de la porte, sont en très mauvais état.
Une légère restauration de la toiture eut lieu vers 1913.
Si l'extérieur est encore en bon état, l'intérieur est complètement délabré.
Le logis principal, de style Renaissance, dont le dessin
nous a été conservré dans la Normandie illustrée fut démoli,
ainsi que la chapelle vers 1860. Avec les matériaux, on reconstruisit la maison qui sert actuellement d'habitation au
fermier. La porte d'entrée de ce bâtiment est faite avec une
ancienne porte de granit très délicatement sculptée.
Près de
Doynel, alors religieux de l'abbaye de Fontenay. Ce dernier
mourut le 15 décembre 1773, âgé de 72 ans et fut inhumé dans
le choeur de l'église de La Haute-Chapelle.
Continuant notre route, nous laissons, à notre droite, le
château de LyA'onnière (1 ), plus loin, à gauche le bourg de
Rouelle, patrie du coiiA'entionnel Boumeseur-Bourginière
qui naquit près du célèbre gros chêne de Rouelle.Nous entrons
dans le département de la Manche, traversons le bourg de
Samt-Georges-de-Rouellé, sans nous y arrêter, et arrivons
à Barenton, où nous attendent quelques uns de nos confrères
de la Commission historique de la Mayenne qui viennent se
joindre à nous pour cette excursion dans le Mortainais.
lien plus comtemporain sur La Saucerie cgs61
votre commentaire -
Par cgs611 le 28 Janvier 2021 à 06:20
Extrait de la SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE d l'Orne TOME XLIII. de 1924
La Société Historique et Archéologique de l'Orne doit avoir
conservé bon souvenir de
Domfront, de son hospitalité qui fait mentir le vieux
dicton, de ses sites et de
ses souvenirs archéologiques,
puisque son Président, après
avoir conduit les membres
de cette Société, à plusieurs
reprises, dans cette, région,
n'a pas craint de les fatiguer en leur faisant admirer, à
nouveau, cette année, des coins déjà vus.
Lorsqu'en février dernier, M. Tournoùer, me fit part de
son intention d'excursionner dans la région ouest du Passais
Normand et dans la partie du Mortainais qui confine au
Passais, je me mis aussitôt à sa disposition, pour l'aider,
à organiser une excursion dans ce pays qui m'est très
familier.
Si la partie du Mortainais que nous avons visitée est
assez pauvre en souvenirs archéologiques, par contre elle
offre aux' touristes des sites sauvages qui, faisant suite à
ceux du Passais, donnent à cette région accidentée un
caractère tout à fait particulier qu'on,ne^rencontre nulle
part ailleurs en Normandie L'excursion projetée ne pouvait donc être que bien
accueillie. Le quartier- général ayant naturellement été
fixé à Domfront M. Dulout, propriétaire de l'hôtel de
la Poste, voulut bien se charger des dispositions à prendre
pour permettre aux excursionnistes de séjourner confortablement dans cette vieille cité. Il s'acquitta de sa tâche
à la satisfaction générale et nous lui devons de sine ères compliments pour son organisation si bien comprise.
*****************************
PREMIÈRE JOURNEE
Mardi 28 Août
Dès 7 h. ]/2 du matin, les autos et les cars venus de
Bagnoles sont rangés devant l'hôtel de la Poste. Les excursionnistes arrivent. On retrouve de vieux amis, on fait connaissance, on se groupe, puis on se case dans les voitures,
et, vers 8 heures, la trompette présidentielle donne le signal du départ.
Le temps brumeux et menaçant va-t-il gâter le plaisir du voyage ? C'est la question que tout Je monde se pose
•anxieusement.
Nous quittons Don.front par la route des Fossés-riissons, prenons ensuite la route de « Ronde » et arrivons en face
de l'Hôpital devant lequel se rangent les autos. Nous descendons de voiture pour visiter la vieille église romane de Nctre-Dame-sur-l'Eau.
NOTRE-DAME-SUR-L EAU
LE peu qui reste de ce monument du xie siècle fait encore suffisamment bonne figure pour qu'on l'ait appelé le plus beau monument roman du département, de l'Orne.
Cette église fut construite vers 1020 par les soins de Guillaume de Bellême, qui en fit don aux moines de l'abbaye de Lonlaie.
Malgré de nombreuses vicissitudes, cette église était encore intacte en 1828 quand Galeron la visita. Il la décrit ainsi :
Cette église dut être promptement terminée, car elle porte
partout le cachet d'unemême époque et d'une exécution uniforme.
Sa forme est celle d'une croix, avec trois petites absides rondes
au choeur et aux deux chapel es de côté et des latéraux beaucoup
plus bas que la nef. La tour, carrée, est au centre de la croix,
entre la nef et le choeur, et l'escalier est ménagé dans un des piliers
de soutien Les arcades de la grande nef sont très ouvertes et
à cintre entier ; au-dessus ont des fenêtres étroites et également
à cintre rond La maçonnerie extérieure est toute en arêtes
de poisson La façade est ornée d'un grand portail roman avec
six colonnes à chapiteaux, séparés par des angles sail.ants. Le
double cintre n'offre ni zigzags, ni dentelures, mais un simple
rang de billettes. La fenêtre supérieure est d'un travail un peu plus
délicat Les absides sont garnies de fenêtres rondes avec des
colonnes à chapiteaux plus ou moins grossiers... Sous la corniche
sont des figures de monstres, de têtes humaines grimaçantes et
d'autres objets bizarres. Sur la corniche elle-même règne une
moulure en damier.
Au latéral du nord est un petit portail plus bas que le premier,
mais de la même forme ; à l'un des chapiteaux des colonnes on
voit un animal sculpté qui ressemble assez à un âne
Les bras de la croix sont fermés par des murs droits se terminant
en pignon et construits en pierre comme ceux de la façade (1)
Cet édifice avait autrefois 125 pieds de longueur, 48 de
largeur et 40 de hauteur (2). En 1829 il était encore surmonté
d'une flèche quadrangulaire qui fut remplacée par le toit
que l'on A-oit actuellement.
Au moment de la construction de la route, en 1836, cette
église fut «
restaurée »
(3). Cette restauration se fit ainsi :
« On démolit les bas côtés et on suppri?na 52 pieds de la nef »,
si bien qu'à l'heure actuelle cette nef a mie longueur d'environ 9 m. 50 et qu'elle est tout à fait hors de proportion
avec le transept et le chevet (4).
**(1) Rapporlfaità la Sociétédes Antiquaires de Normandie,sur desrecherches
archéologiques faites dans Varrondissement de Domfront, par une commission
composée de MM. le chevalier de Touchet, Charles de Vauquclin cl Galcron,
rapporteur. Séance de Juillet, 1829, p. 167-174.
(2) CAILLEBOTTE : Essai sur l'histoire cl les antiquités de la ville de Domfront,
4e. édition, p. 56.
(3) Le mot est de Caillebotte.
(4) Cf. une excellente description de cette église dans BLANCHETIÈRE :
Les Pierres tombales de l'église Nolrc-Damc-sur-l'Eau, Domfront, Liard,
1878, p. 9-12.
Je ne m'arrêterai pas sur les pierres tombales. Enlevées
de cette église pour servir à daller la chapelle du collège,
elles furent ramenées, il y a une dizaine d'années, à leur
place primitive qu'elles n'auraient pas dû quitter. On en
trouvera une excellente étude dans l'ouvrage recherché de
Blanchetière. Le mausolée connu sous le nom de tombeau
Je Guillaume de Bellême, n'est autre que celui de Pierre Ier Ledin de la Chalcrie (1). On n'aurait jamais dû l'enlever
de l'absidiole connu sous le nom de chapelle des Douze Apôtres, car, à cet endroit, une grille de bois le protégeait
beaucoup plus efficacement que l'affiche informant les..visiteurs que les monuments historiques sent confiés à la
garde des citoyens français.
**(1) G. HUBERT : Le tombeau dit de Guillaume de Bellême dans l'église
Nolre-Dame-sur-VEau de Domfront, Bull, de la Société des Antiquaires de
Normandie, t. XXXV, 1924.
..
Le maître-autel est de la même époque que l'église. Il est formé d'une table de pierre reposant sur quatre points d'appui constitués, à l'arrière par un massif triangulaire et à l'avant par trois colonnettes.
Plan Domfront cadastre 1826
Dansson rapport, Galeron (1), dit que cette église s'appelle Notre-Dame-sous-l'Eau à cause de sa situation sur la rivière. C'est une explication qui n'en est point une ! !
L'abbé Hommey, tente de l'expliquer par Ja légende suivante :
La statue de la Sainte-Vierge ayant été transportée ailleurs dans les paroisses situées plus haut (?) sur la Varenne, elle se
rembarqua d'elle-même sur la rivière et disparut au fond des ondes, et remonta ainsi le cours de l'eau jusqu'à Domfront, où Marie voulait que son sanctuairefut construit. Là, l'image sainte, apparut tout à coup, aux yeux des habitants ébahis, qui s'empressèrent,, sous la direction de Guillaume Talvas, de commencer la cons- truction du sanctuaire que leur demandait la Reine du Ciel. De là viendrait le nom de Notre-Dame-sous'Eau que les habitants des alentours lui donnent encore aujourd'hui.
Cette visite terminée, nous remontons en auto. Nous prenons la route de Lonlay-1'Abbaye.Après avoir fait environ
trois kilomètres, nous nous arrêtons devant un petit chemin qui nous conduit directement à l'ancien manoir de la Chalerie.
A SUIVRE
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique