-
Par cgs611 le 15 Février 2021 à 06:22
20 janvier 1877
Alençon Jacques Mercier 59 ans, journalier. Abattit dans la nuit du 13 au 14 juin 1876 au Bosc-Renoult, Alexandre Lambert, 63 ans, propriétaire terrien, d'un coup de fusil dans le dos, à hauteur du coeur. Le crime avait été échafaudé par Marie-Apolline Lecesne, épouse Lambert, 22 ans, femme de François, le neveu de Lambert, lequel, mécontent de leur attitude, avait l'intention prochaine de les deshériter. Le rôle de tueur est confié à Mercier, connu comme étant un dangereux repris de justice, mais aussi l'amant de la jeune Marie, qui est condamnée à perpétuité. Grâcié le 21 mars 1877.
Je retranscris le proces a la suite..
Fin du proces de janvier 1877.
transciption de la Gazette des tribunaux.
COUR D'ASSISES DE L'ORNE
(Correspondance particulière de la Gazette des Tribunaux.)
Présidence de M. Robillard de Beaurepaire.
Audience du 18 janvier.
ASSASSINAT. — COMPLICITÉ, — TROIS ACCUSÉS,
Cette affaire, la plus importante de la session, a causé une grande émotion dans le pays de Vimoutiers. On se rappelle instinctivement l'affaire Bassieré qui, il y a sept ou huit ans, passionna si vivement les populations de l'arrondissement d'Argentan.
Le malheureux Bassieré, comme Alexandre Lambert, fut tué d'un coup de fusil tiré de l'extérieur, au moment même où celui-ci était occupé à souper.
La femme et le fils de Bassieré furent arrêtés et poursuivis devant la Cour d'assises de l'Orne, le fils Bassieré comme ayant lui-même assassiné son père d'un coup de fusil, et Ja femme Bassieré comme complice de l'assassinat. Bassieré fils fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, comme ayant tiré le coup de fusil qui avait tué son père. La femme Bassieré fut acquittée.
Mais bientôt, à la suite des révélations de Bassieré fils, il fut reconnu que si Bassieré fils avait commis le crime et donné des instructions pour le commettre, il n'était pas l'auteur principal, et que le coup de fusil avait été tiré par un nommé Gibory, et que Gibory n'avait commis le crime qu'à la sollicitation de Houlette, l'amant de la femme Bassieré, et de Bassieré fils. Par suite de ces révélations, là Cour d'assises fut de nouveau saisie, et Gibory et Houlette furent condamnés tous deux aux travaux forcés à perpétuité.
Dans l'affaire acctuelle, Alexandre Lambert a été tué d'un coup de fusil comme Bassieré. Comme dans l'affaire Bassieré, l'auteur principal a été poussé au crime par l'héritier direct de la victime, qui avait hâte de recueillir sa succession.
M. Hue, procureur de la République, occupe le siège du ministère public.
Me Baudry est chargé de la défense de Mercier. Me Chartier est chargé de la défense des époux Lambert.
M. le président constate l'identité des accusés, qui déclarent se nommer :
1° Jacques-Joseph Mercier, âgé de cinquante-neuf ans, journalier, demeurant au Bosc-Renoult, canton de Vimoutiers ;
2° François-Jules Lambert, âgé de vingt-huit ans, briquetier, demeurant au Boscrenoult;
3 Marie-Apolline-Albertine Lecesne, épouse du sieur Lambert, âgée de vingt-deux ans, gantière, demeurant au Boscrenoult.
Il est procédé au tirage du jury. Deux jurés supplémentaires lui sont adjoints, vu la longue.]
11 " des débats. Il y a soixanfe-six témoins assignés à la requête du ministère public, et tout fait présumer que
les débats dureront trois jours.
Le jury constitué, il est donné lecture de l'acte d'accusation, qui expose les faits suivants :
Le sieur Alexandre Lambert, âgé de soixante-trois ans, propriétaire au Rosc-Renoult, habitait seul au village de l'Eglise une maison isolée placée sur le bord de la route de Rosc-Renoult à Saint-Germain-d'Aulnay, à l'angle formé par cette route, et par le chemin conduisant au Sap; cette maison se compose d'une cuisine et d'une chambre à coucher; le premier de ces appartements s'accède par une porte qui ouvre sur une cour en herbe, située derrière la maison ; il est éclairé par deux fenêtres, dont l'une est placée du même côté que la porte; l'autre, fermée extérieurement par un contrevent eh bois, ouvre sur la route du Rosc-Renoult à Saint-Germain. On pénètre dans la cour par une barrière située sur le bord du chemin du Sap.
Le 13 juin dernier, Alexandre Lambert
se rendit au marché du Sap ; il régla diverses affaires
et il pria la fille Regardebas, couturière, qui travaillait
habituellement chez lui, de venir le lendemain au RoscRenoult. Le soir, il revint à son domicile de huit heures
et^ demie à neuf heures ; plusieurs personnes le rencontrèrent et lui parlèrent; à neuf heures, il ferma la porte
de sa cuisine, il eut soin de laisser ouverte la barrière de
la cour pour permettre à la fille Regardebas d'accéder
jusqu'à sa maison lorsqu'elle arriverait le lendemain matin.
Dans la nuit du 13 au 14 juin, plusieurs personnes entendirent, de dix à onze heures du soir, une détonation
d'arme à feu. Elles ne s'en préoccupèrentjpas, pensant que
ce coup de feu avait été tiré par un braconnier à l'affût;
le 14 juin dans la matinée, la fille Regardebas vint au
Rosc-Renoult, ainsi qu'elle l'avait promis au sieur Alexandre Lambert; elle se présenta au domicile de ce dernier
et trouva la porte fermée ; elle pensa d'abord que Alexandre Lambert était allé visiter une propriété, située à
quelque distance et attendit son retour. Vers une heure
de l'après midi, elle conçut des inquiétudes, et s'approchant de nouveau de la maison, elle s'aperçut que l'un
des carreaux de la fenêtre qui ouvre sur la cour était
cassé ; elle vit, en regardant par cette fenêtre, Alexandre
Lambert étendu sans mouvement, au milieu d'une mare
de sang ; cette fille s'empressa de donner l'éveil. On acquit bientôt la certitude que le sieur Alexandre Lambert avait été victime d'un assassinat.
Dès le début de l'information, il fut facile de déterminer le genre de mort auquel Alexandre Lambert avait
succombé, l'heure probable du crime, les moyens employés par l'auteur de 1 attentat. Le corps du sieur Alexandre Lambert était, au moment où il fut découvert, étendu sur le sol de la cuisine, la face tournée contre terre,
les bras en avant; la tête reposait sur le foyer de la cheminée. Le corps n'était vêtu que d'un pantalon; la chemise était déposée sur une chaise; un petit vase, contenant de la pommade, était placé à peu de distance; les
diverses constatations conduisirent à penser que le sieur
Lambert avait été frappé au moment où il se disposait à
se mettre au lit et se frictionnait les épaules devant la
cheminée ; la mort était le résultat d'un coup de feu, celui, selon toute vraisemblance, dont diverses personnes
avaient entendu le bruit dans la soirée précédente. Ce
coup de feu avait été tiré du dehors par une personne
placée près de la fenêtre, dans la cour. Le projectile,
après avoir brisé un carreau, avait atteint le sieur Alexandre Lambert par derrière, du côté gauche; il avait pénétré près de l'épine dorsale, au niveau de la cinquième
côte qui était complètement brisée; puis, il avait traversé
obliquement le poumon, et était enfin ressorti par la partie
supérieure du bras gauche, en brisant l'humérus. La
mort avait dû être instantanée. La balle fut retrouvée à
moins d'un mètre du cadavre ; elle était déformée, pleine sang ; cependant, on put reconnaître que c'était une
balle conique, semblable à celle dont il est fait usage
pour les armes de guerre. L'assassin avait pris le soin de
se servir, pour bourrer son arme, de poils d'âne, provenant d'un animal, appartenant à Alexandre Lambert et
dont une certaine quantité était jetée dans la cour ; plusieurs de ces poils étaient adhérents au carreau brisé par le passage de la balle.
Le vol n'avait point été le mobile du crime ; rien, en effet, n'était dérangé dans la maison, les portes et les
fenêtres étaient barrées, il n'était pas davantage possible
de considérer cet attentat comme étant le résultat de la
vengeance ; le sieur Alexandre Lambert était en effet généralement aimé et estimé. Le crime n'avait donc été
commis que dans un but d'intérêt. Parmi les personnes
appelées à profiter de la mort du sieur Alexandre Lambert, deux surtout furent, dès le début, signalées à l'attention de la justice : le nommé François Lambert, ouvrier briquetier, neveu de la victime, et sa femme, domiciliés l'un et l'autre au Rosc-Renoults. La réputation des
époux François Lambert était mauvaise; la femme, condamnée pour vol, en 1871, à un an de prison, se livrait
notoirement à la débauche; dès l'âge de dix-huit ans,
elle avait eu une maladie vénérienne; le mari connaissait
et tolérait son inconduite; au mois de mars dernier elle
lui avait communiqué la maladie honteuse dont elle était atteinte.
Le sieur Alexandre Lambert ne les aimait pas; il reprochait à son neveu d'avoir épousé une femme de mauvaise vie. Pendant quelque temps il avait habité avec
eux, mais la vie commune n'avait pas tardé à devenir
insupportable ; il les craignait, leur reprochait de l'avoir
battu, et, à plusieurs reprises, il avait exprimé Ja peur
qu'il éprouvait d'être tué par eux. 11 avait formé le dessein de les déshériter et, pour y arriver, il cherchait si
aliéner, moyennant une rente viagère, sa fortune qui
pouvait être évaluée à 25,000 francs environ. Les époux
François Lambert n'ignoraient pas ces dispositions peu
bienveillantes de leur oncle à ieur égard, ils tenaient sur
son compte des propos dont le sens n'était pas équivoque; la femme François Lambert, notamment, ne dissimulait pas le désir qu'elle éprouvait de le voir mourir. Il
parut dès lors certain que l'assassinat avait eu pour but
d'empêcher le sieur Alexandre Lambert de réaliser ses
projets et d'assurer son héritage à son neveu. Les époux
François Lambert n'avaient cependant pas eux-mêmes directement commis le crime.
L'information démontre qu'ils s'étaient associés avec le
nommé Jacques Mercier, de la même commune, repris
de justice, et signalé comme un malfaiteur dangereux ;
cet individu entretenait depuis sept à huit mois, bien que
marié et père de famille, des relations adultères avec la
femme François Lambert. Dominé par sa passion pour cette
femme, séduit d'ailleurs par la promesse d'une récompense, il consentit à exécuter le projet d'assassinat formé
par les époux François Lambert. Des preuves nombreuses
de cette association criminelle furent recueillies. Dès le
mois d'août qui a précédé l'attentat, un témoin, placé
derrière une haie, entendit des propos tenus pai François
Lambert à Jacques Mercier, après un repas auquel celuici assistait ; ces propos établissent que, dès ce moment,
le crime était arrêté : que Jacques Mercier et François
Lambert le concertaient ensemble, et que ce dernier,
pour prix du crime, promettait à la fin une récompense
pécuniaire et la facilité, pour Jacques Mercier, de continuer ses relations adultères avec la femme François Lambert. A parùr de cette époque, Jacques Mercier chercha
l'occasion favorable pour commettre l'assassinat projeté ;
la femme Sauvage, voisine des époux François Lambert,
le rencontra plusieurs fois le soir, dans le courant du mois
de mai, sur la route de Saint-Germain-d'Aubray, dans la
direction de la maison du sieur Alexandre Lambert. La
première fois, elle le heurta en passant ; il avait les mains
cachées dans sa blouse et paraissait dissimuler quelque
chose. Une autre fois, Jacques Mercier, pour éviter d'être
reconnu par elle,, quitta Ja route en franchissant un talus
en pierres; lors de cette seconde rencontre, la femme
Sauvage était accompagnée de sa fîlle.
Le samedi 27 mai, à neuf heures et demie du soir,
la femme Sauvage, vit Jacques Mercier, arrêté près de
la maison d'Alexandre Lambert, ne dernier n'était pas
encore couché, car il y avait de la lumière à l'intérieur.
Jacques Mercier, la figure collée sur le contrevent qui
ferme extérieurement la fenêtre de la cuisine, du côté
de la route, épiait avec la plus grande attention par une
fente les mouvements du vieillard. En entendant approcher la femme Sauvage, il se retira avec précipitation
et il sembla prendre ou déposer près de la barrière de
la cour un objet dont, à cause de l'obscurité, la femme
Sauvage ne put distinguer la forme. La veille du crime
dans la soirée, Jacques Mercier fut encore rencontré
dans la même direction par un autre témoin, la femme
Raillon, qui le reconnut et lui parla. Elle lui demanda
où il allait; il répondit qu'il se rendait au village des
Grandes-Bruyères pour visiter sa bru malade, près de
laquelle se trouvait déjà sa femme ; il était porteur d'un
fusil ; en réalité, à ce moment, Jacques Mercier se disposait à commettre l'assassinat. Sa femme, sa bru et
son fils affirment en effet ne l'avoir pas vu ce soir-là
aux Grandes-Bruyères. La présence seule de la femme
Bâillon l'a empêché de réaliser le crime. Dans la soirée
du 16 juin, Mercier et la femme François Lambert eurent
plusieurs entrevues ; trois fois un témoin les vit se quitter, puis se rapprocher l'un de l'autre, comme s'ils avaient
quelques nouvelles observations à se faire; e'est ce même
soir, de dix à onze heures, que l'assassinat fut commis.
Le lendemain matin, 14 juin, Jacques Mercier présent
sur les lieux, chercha à égarer l'action de la justice en
accusant fermement du crime la fille Regardebas.
Tous ces faits ont un caractère de gravité d'autant pins
grande que, pour la plupart, malgré les dépositions nettes et précises des témoins dignes de confiance, ils ont
été niés par Jacques Mercier et François Lambert; ils
suffiraient à démontrer comment l'assassinat a été conçu
et exécuté ; des révélations faites par la femme François
Lambert, au cours de l'instruction, ont jeté sur cette affaire une nouvelle lumière : cette femme avait d'abord
affirmé qu'elle était absolument étrangère à la mort de
son oncle, elle avait même nié que Jacques Mercier eût
jamais été son amant; enfin, elle avait prétendu que Je
jour du crime cet individu n'était venu la voir qu'une
seule fois dans la matinée. Ces déclarations étaient mensongères; la femme Lambert, comprenant qu'elle se compromettait en niant des faits établis d'une façon indiscutable, est entrée dans une nouvelle voie. Elle a reconnu
qu'elle savait le nom de l'assassin et que cet assassin
n'était autre que Jacques Mercier, son amant; elle a déclaré que depuis longtemps cet individu l'avait innitiée
au projet d'assassinat; qu'il l'en avait entretenu plusieurs
fois ayant le 13 juin; elle a ajouté que, dès le lendemain
du crime, il lui en avait raconté tous les détails. En reproduisant ce récit, la femme Lambert a donné sur les
circonstances dans lesquelles le crime a été accompli des
indications d'une nature et d'une précision telles, qu'il
est impossible que ces indications lui aient été fournies
à elle-même par un autre que l'assassin. Ainsi, elle a
déclaré que Jacques Mercier lui avait fait connaître que,
pour exécuter le crime, il s'était servi d'une balle dont lé
calibre et la forme n'étaient pas connus dans le pays •
qu'il avait fait usage de son fusil de chasse dont l'un des
coups ne pourrait plus fonctionner et qu'il avait dû arranger la balle d'une manière spéciale pour la faire aller
dans son fusil. Cet individu lui aurait en outre fait connaître qu'après le crine, en revenant à son domicile, il
avait rencontré sur la route une personne .munie d'une lanterne.
Tous ces détails sont d'une exactitude rigoureuse.
L'information a, en effet, établi que l'assassin avait faitusage d'une forme conique ; que cette balle, destinée
d'abord à une arme de guerre, avait dû, en dernier lieu,
être lancée par un fusil à canon lisse, et que, pour assurer ia justesse du tir, elle avait dû être arrangée avec
une bourre. D'autre part, un fusil, appartenant à Jacques
Mercier, a été saisi à son domicile, et il a été reconnu
que l'un des canons ne pouvait plus.servir; la cheminée
avait été cassée. Le dimanche 11 juin, des experts, auxquels cette arme a été remise, ont d'ailleurs constaté
qu'elle avait pu servir à lancer la balle conique trouvée
près du cadavre. Enfin, il a été prouvé que le 13 juin,
vers onze heures du soir, le nommé Castel, voisin de
Mercier et des époux François Lambert, avait été reconduire au presbytère de Bosc-Renoult deux personnes,
et qu'il était porteur d'une lanterne. La femme François
Lambert a été confrontée, à diverses reprises, avec
Jacques Mercier ; elle a toujours et avec énergie, malgré
les dénégations de son amant, maintenu ses déclarations. La femme François Lambert, en dénonçant
Jacques Mercier, a cherché à échapper elle-même à la
responsabilité du crime ; elle a prétendu que ce crime
avait été conçu comme il avait été exécuté par Jacques
Mercier seul, dans un but de vengeance personnelle ;
qu'elle-même avait vainement cherché à l'en détourner.
Il n'est pas possible d'admettre ce système absolument
contraire à tous les faits démontrés par l'instruction. La
femme François Lambert a reconnu que, longtemps à
l'avance, elle connaissait le projet d'assassinat; qu'après
le crime, son amant s'était empressé de lui rendre un
compte précis de ce qui s'était passé. Jacques Mercier
n'a pu lui faire de semblables confidences que parce
qu'elle et son mari étaient les promoteurs et les instigateurs d'un crime auquel seuls ils avaient intérêt.
M. le président procède à l'interrogatoire des accusés.
L'audience continue.
votre commentaire -
Par cgs611 le 5 Février 2021 à 12:57
Le Journal de l'Orne, numéro du 23 septembre 1939
Edouard PAYSANT 1939,
Je recherche es renseignements sur un résistant et je le retrouve au tribunal.
Infraction à la lot sur les réquisitions militaires. — M. Edouard Paysant, 03 ans, a été poursuivi, eu sa qualité de directeur des établissements Paysant; à Sées, pour ne pas avoir présenté un cheval a la Commission de réquisition, le 20 mai dernier. Le cheval en question n'était pas à Sées ; il était a Rémalard ce jour-là, et la personne responsable — ce n'était pas M. Paysant Edouard père — avait totalement oublié de l'amener à Sées pour la réquisition, Le tribunal d'Alençon a prononcé contre M. Paysant une condamnation de principe 10 fr. d'amende avec sursis.
*****
Le Journal de l'Orne, numéro du 05 février 1938
La femme d'un Industriel de Sées est blessée par la chute d'un arbre Samedi matin, vers 8 heures, Mme Paysan, femme de M. Paysan, constructeur dé ligne* électriques a Sées, se rendait comme chaque jour, en automobile, à Alençori, où elle est professeur à l'Ecole primaire supérieure de jeunes filles. Elle était accompagnée de sa fillette. Elle venait de' dépasser la ferme de la Madeleine, lorsqu'un arbre, déraciné" par le' vent, vint s'abattre sur sa voiture qui disparut sous les branches". Par un hasard providentiel, Mme' Paysan s'en tira avec des Bléssures sans gravité. Elle eut une partie du cuir chevelu arraché et des contusions ail visage. L'enfant n'eut que quelques égratignures a la figure. Le beau-père de Mme Paysan, qui revenait d'Alençon, allait précisément croiser l'automobile de sa belle-fille au moment où l'arbre s'abattit. Il s'arrêta à temps pour ne pas être lui-même victime de cet étrange accident ot put se porter au secours dés victimes qu'il reconnut alors, non sans angoisse. Il les couduisit chez M. le docteur Ducros, à Sées, d'où elles purent regagner leur domicile après pansement. D'autre part, la toiture, de la gare P.V. de Sées, a été arrachée sur près de 60 mètres carrés. Des voisins ont dit que le vent soufflait avec une telle violence qu'ils croyaient que leurs maisons allaient subir le même sort. A Saint-Laurent-de-Sées, des toitures ont été arrachées. Un arbre s'est abattu sur la ferme de M. Bauchet, occasionnant de nombreux et importants dégâts. La circulation a été Interrompue entre Sées et Alençon. C'est la deuxième fois en un an qu'un tel cyclone ravage la région.
votre commentaire -
Par cgs611 le 3 Février 2021 à 05:24
La Carneille (61) JUGEMENT DE LA HAUTE JUSTICE..
"estre pendus et estranglés au gibet de
ce lieu, leurs biens et héritages acquis et confisqués à qui il appartiendra".
JUGEMENT
DE LA HAUTE JUSTICE DE LA CARNEILLE
Portant peine de mort contre trois larrons,
(1582).
****
Aux VIe siècle, il y avait les Justices royales et les Justices seigneuriales.
Les Justices seigneuriales étaient, comme on sait, de trois
sortes :
1° Les basses Justices
:
2° Les moyennes Justices:
3° Les hautes Justices.
Dans les hautes Justices, se jugeaient les affaires les plus considérables du fief el des fiefs subordonnés, notamment les grandes
affaires criminelles, celles où l'accusé pouvait perdre vie ou
membre.
Les Seigneurs hauts justiciers avaient seuls le droit d'avoir un
gibet dans leur fief.
Avant la Révolution, la Carneille, petit bourg du canton
d'Athis (Orne), était le siège, avec gibet, de la haute.Justice du
Comté d'Alençon.
J'ai trouvé dans mes vieux parchemins un jugement de cette
haute Justice de la Carneille, portant peine de mort contre trois
larrons, accusés et convaincus d'avoir dévalisé
« par armes » le manoir des Tourailles, occupé par la famille Turgot.
Ce document révèle les formules employées par les magistrats
Hauts Justiciers du xvie siècle dans les jugements prononcés en
matière criminelle.
votre commentaire -
Par cgs611 le 20 Janvier 2021 à 18:43
EXPÉDITION D'ALAIN III DUC DE BRETAGNE CONTRE MONTGOMMERI
Sa mort tragique à Vimoutiers (1er OCTOBRE 1040)
****
La nature ne semble pas avoir préparé Vimoutiers pour les
rudes assauts de la guerre. Baigné par les eaux de sa gracieuse
rivière,
où se mirent de coquettes maisons, resserré entre les
gorges rapprochées de fertiles vallons, qui lui font, à droite et à
gauche, un rideau contre les vents et les tempêtes, c'est un lieu
paisible où l'on aime à goûter les joies du repos.
L'auteur des notices sur les cantons d'Argentan écrivait, il y
a quelques années, que votre chef-lieu et les communes de son
ressort «
paraissent avoir subi le passage des siècles sans enrichir les annales de faits dignes d'y être consignés.... Là, en
effet, point d'antiquités celtiques ou romaines, point de ruines
du moyen âge, qui trop souvent racontent les malheurs plus ou
moins glorieux des anciennes générations, mais qui, aussi,
jettent de l'intérêt dans les récits de l'historien »
Vous avez dans votre ville, une rue Alain, une cour de l'Ecu,
à laquelle se rattache la légende de la mort d'un puissant prince (3). Est-il vrai que cet Alain vint à Vimoutiers pour lier la révolte de Roger de Montgommeri, et faire le siège de son château ? Peut-on prouver qu'il y mourut empoisonné, le 1er octobre 1040, ainsi que continue de l'affirmer la tradition locale ?
**Allain III, fils de Geoffroi, qui le premier prit le titre de due de Bretagne, et de Hawise, fille de Richard I" et soeur de Richard II, «succéda en bas âge à Geoffroy, son père, sous la tutelle de Hawise, sa mère, qu'il perdit en 1034. Il mourut lui-même le 1" octobre 1040, et fut inhumé dans le chapitre de Fécamp. Il laissa de Berlhe, sa femme, un fils âgé seulement de trois mois, et une fille, nommée Hawise, femme d'Hoél, qui devint duc de Bretagne.
(Chronique des ducs de Normandie, par Benoît, t. II, p. 572)
Roger de Montgommeri ne tint pas longtemps la campagne.
Il jugea plus prudent de se renfermer clans l'enceinte de son
château-fort. Où était-il situé ? Dans quelles conditions était-il
établi ? C'est le problème qui s'impose actuellement à nos recherches et que je m'efforcerai de résoudre.
Évidemment, il faut en chercher l'assiette dans le voisinage de
Vimoutiers, au chef-lieu même des propriétés du belliqueux
baron (1). Mais il nous reste mieux que des suppositions.La motte fortifiée, qui a fait la principale défense de ce château,
s'est admirablement conservée jusqu'à nos jours ; et, malgré
quelques objections que j'ai entendu formuler, je ne crois pas
qu'il puisse y
avoir de doutes sérieux sur cette identification.
Lorsqu'on sort de Vimoutiers par la Grand'Rue, nommée
autrefois la rue Arse ou Brûlée, aujourd'hui rue Sadi-Carnot,
l'on trouve à droite, au bout d'un kilomètre, un vieux chemin se
dirigeant par la hauteur vers Sainte-Foy de Montgommeri.
Après l'avoir suivi durant 1,500 mètres, le voyageur aperçoit,
au sommet du coteau, une enceinte circulaire dont l'ancienne
destination est évidente. C'est une forteresse en terre établie de
main d'homme, un type admirablement conservé de la motte
féodale normande.
Avec un rayon d'environ quarante-cinq mètres, l'on a tracé
sur le plateau, entre le Champ de la Croix et le Champ de la
Ville, une circonférence tangente au vieux chemin qui, lui-même,
à cet endroit, suit la courbe de la forteresse. Suivant les contours
de cette circonférence, l'on a creusé des fossés à talus, très profonds, dont l'on a
rejeté les terres vers le centre, pour former
une butte artificielle. Sur le sommet a été établi le donjon, le
refuge, défendu lui-même par un talus ou vallum en terre.
Malgré la largeur et la profondeur des fossés, et la vigoureuse
défense des assiégés, il paraîtrait que le château de Montgommeri
ne put tenir longtemps contre l'investissement et les assauts des troupes d'Alain.
Tout cédait donc devant Alain ;
il n'avait plus qu'à jouir de son triomphe en présentant à son pupille les trophées de sa victoire.
Mais dans les derniers jours du siège, ou immédiatement après,
un complot est tramé contre lui. Quels en furent les instigateurs ?
De quel prétexte osa-t-on couvrir cet assassinat, plus odieux
encore lorsqu'il se produit au milieu des camps, comme si le
glaive n'était pas un ouvrier suffisant de la mort ?
Empoisonné.
Le fait certain est qu'Alain fut empoisonné. L'effet du poison
ne fut pas immédiat, et la légende conservée à Vimoutiers
indique encore, dans la Cour de l'Écu, l'étage où il fut transporté et l'escalier du haut duquel il se serait précipité, dans un
accès de rage causé par la violence des douleurs internes. Si la
légende dit vrai, l'habitation paraîtrait bien pauvre aujourd'hui
pour un prince. Mais rien n'oblige à croire qu'elle n'ait pas,
malgré sa vieillesse, changé de forme depuis huit cent cinquante six ans. Les chroniques de Saint-Méen, de Saint-Michel et de
Quimperlé marquent en effet la mort d'Alain au 1er octobre 1040;
cette date a été acceptée par les critiques d'histoire les plus
érudits et. les plus compétents.
Après la mort d'Alain, les habitants de Vimoutiers, sans
aucun doute étrangers à ces pratiques criminelles, donnèrent
pieusement l'hospitalité au corps du duc Alain, dans leur église
de Saint-Sauveur.
La dépouille mortelle du prince breton n'y resta pas longtemps.
Extrait de L'expédition d'Alain III, duc de Bretagne contre Montgommeri, sa mort tragique à Vimoutiers (1er octobre 1040) par P. Barret
votre commentaire -
Par cgs611 le 20 Septembre 2020 à 10:26
INSOLITE. Ils postent une vidéo de leur visite du château d’un gangster anglais en Normandie
Des Youtubeurs venu de Metz ont filmé leur visite du château de la Poupelière, dans l'Orne. Ce lieu abandonné appartenait à un gangster anglais richissime surnommé Goldfinger.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique