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..Histoire du football en Normandie
PAR LAURENT RIDEL ·
Inventé en Angleterre, le football serait arrivé en France par la Normandie, au Havre précisément. C’était en 1872, dit la tradition. Forts de cette précocité, les clubs normands, au premier rang desquels figurent ou ont figuré le Havre Athletic Club, le Football Club de Rouen et le Stade Malherbe Caen, ont-ils brillé au niveau national et international ?
Il est tout de même probable que la Normandie soit une terre pionnière du football français vu ses rapports et sa proximité avec l’Angleterre…
Les Anglais, inventeurs du football, l’exporte dans le monde. Cette exportation est d’autant plus facile en Normandie que la région accueillait de la main d’œuvre anglaise. Pendant leur temps libre, leur pause de midi, ces employés jouent au football. Dans un premier temps, ce sport est donc uniquement pratiqué par des Anglais. C’est le cas du HAC, à ses débuts, où un pasteur anglais, George Washington, est le leader de l’équipe.
Les Normands se passionnent-ils rapidement pour le nouveau sport ?
Oui, la greffe prend rapidement même si au début, les Havrais qui regardent jouer les Anglais ne comprennent pas bien le sens de ce sport. Avec leur blouse blanche et leurs gestes, ces joueurs leur font penser à des clowns de cirque.
Avant la Première Guerre mondiale, presque toutes les villes normandes ont un club de football ou un club omnisports qui propose entre autres une section football comme le Sporting Club de Bernay ou le Vélo-Sport d’Honfleur. Des bourgs ont aussi leur équipe : Michel Lecureur a recensé un club à Pont-de-l’Arche dès 1903, à Torigni-sur-Vire dès 1905, à Boisthorel dès 1909…
Comment expliquer ce succès ?
On pratiquait depuis le Moyen Âge des jeux de balle en Normandie, en particulier la soule. Il y avait donc sans doute là un terreau favorable. N’oublions pas aussi l’anglomanie des élites françaises de cette époque ; le football, par son origine anglaise, a séduit la bourgeoisie. En particulier dans les lycées, les collèges, les universités. Les premiers clubs normands sont nés dans les établissements scolaires, à l’image de l’Angleterre et de ses public schools. Il suffit de rappeler que l’un des grands clubs régionaux, le Stade Malherbe Caen, ne doit pas son nom à François de Malherbe, le poète caennais du XVIe siècle, mais au lycée Malherbe où s’est monté un des plus anciens clubs normand vers 1892-1895.
Le football vers 1900 ressemble-il à notre football moderne ?
Les règles ont peu évolué depuis leur uniformisation par les Anglais dans les années 1870-1880. Le changement réside plus dans la tactique. Le football actuel est surtout défensif, l’essentiel est de cadenasser l’approche du but. Le jeu est aujourd’hui fait de passes. Au début du football, l’influence du rugby se fait encore sentir. Le joueur qui a le ballon essaie de dribbler jusqu’au but, il est entouré par ses adversaires qui essaient de lui chiper la balle et par ses coéquipiers qui essaient de la récupérer. Cela donne lieu à des mêlées. Progressivement, le jeu va devenir plus collectif et des joueurs se verront confié un poste et donc une position sur le terrain : arrière, avant, demi.
En 1899, pour la première fois, une équipe normande participe au championnat de France, le HAC. Avec quelle réussite ?
Dès la première année, le Havre remporte le titre mais dans des circonstances extraordinaires. Le championnat compte essentiellement des équipes parisiennes ; seules deux équipes provinciales y participent : le HAC et l’Iris Club lillois. Ces deux dernières doivent d’abord s’affronter. Le vainqueur doit ensuite battre le champion de la région parisienne, à savoir le Club Français, pour être déclaré champion de France. Vous voyez que le championnat ne fonctionne pas à cette époque comme le nôtre.
Lors du premier match, une épidémie de grippe oblige les Lillois à déclarer forfait face au Havre, puis lors de la finale, le Club Français refuse d’affronter l’équipe normande sous prétexte qu’elle n’a pas gagné le championnat de Normandie. Ce qui est vrai, le championnat de Normandie n’existant pas encore. Prenant acte de la mauvaise volonté des Parisiens, l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (l’ancêtre de la Fédération Française de Football) accorde sur tapis vert le titre de champion de France au HAC. Donc sans avoir joué le moindre match, le HAC obtient son premier titre national !
L’année suivante, en 1900, le HAC remporte une nouvelle fois le championnat, cette fois sur le terrain. Les Ciels & Marines battent l’US Tourcoing puis le Club Français. C’est un Anglais qui marque en finale le seul but. L’équipe est encore très anglaise.
En 1932, démarre le premier championnat professionnel de football en France, l’ancêtre de la Ligue 1, mais aucun des deux grands clubs normands de l’époque (FC Rouen, HAC) n’y participe alors qu’ils font partie des meilleurs clubs français. Pourquoi ?
Les dirigeants, notamment le président Robert Diochon au FC Rouen, ont refusé l’invitation de la Fédération Française de Football. La participation à ce championnat nécessitait de devenir un club professionnel et donc de rémunérer au moins 8 joueurs. Or, pour respecter leurs valeurs fondatrices (notamment le désintéressement financier), les deux clubs ont préféré rester amateur. Ils s’en mordent rapidement les doigts car leurs meilleurs joueurs les quittent pour rejoindre les clubs professionnels. La saison suivante, en 1933-1934, le HAC et le FC Rouen passent donc pro mais ils sont d’abord versés en division 2. Ils devront gagner leur place parmi l’élite. En 1934, le SM Caen rejoint aussi le monde professionnel.
« La première équipe professionnelle du SM Caen en 1934 » par H4stings — Louis Grégoire. Sous licence Public domain via Wikimedia Commons.
Depuis leur passage au professionnalisme, les clubs normands ont-ils fait trembler les autres équipes françaises ?
Bien rarement malheureusement. Le palmarès des clubs normands depuis 1933 est très réduit. En 1945, le FC Rouen remporta toutefois le championnat de France mais ce titre n’est pas homologué par la Fédération Française de Football en raison des conditions spécifiques de cette saison : les clubs du nord-est ne pouvaient pas participer à cause des combats de la Seconde Guerre mondiale, un hiver rude empêcha le déroulement de matches, des irrégularités furent signalées.
En 1959, Le HAC, bien qu’évoluant en D2, gagna la coupe de France face au FC Sochaux-Montbéliard. C’est le dernier titre d’un club normand (en dehors des titres de champions de D2 ou de la coupe Gambardella).
En 2012, les Normands ont pu s’enthousiasmer grâce au parcours de l’US Quevilly en coupe de France. Ce club amateur de l’agglomération rouennaise s’est hissé jusqu’en finale en éliminant notamment l’Olympique de Marseille, le club de cœur de beaucoup de Normands…
La Normandie conserve toutefois deux clubs au haut niveau national…
Oui le HAC et le SM Caen évoluent depuis les années 1980 en Ligue 1 ou 2. Les Caennais ont même joué une coupe d’Europe en 1993. A ma connaissance, il faut remonter au premier quart du XXe siècle pour voir un club normand qualifié pour une compétition internationale ! [Correction d’après le commentaire ci-dessous : le FC Rouen a participé à la coupe des villes de foires en 1969-1970, ancêtre de la coupe UEFA, et à la coupe Rappan, préfiguration de la coupe Intertoto en 1964]. Après-guerre, le HAC et le SM Caen ont connu des moments terribles. Ils ont perdu leur statut professionnel, ont connu la DH (Division d’Honneur) quelques saisons pendant les années 1960. En 1956, les caisses du HAC étaient vides ; le club fut sauvé suite à une émission de radio animée par Pierre Bellemare, Vous êtes formidables sur Europe 1. De généreux auditeurs se sont mobilisés pour sauver le club.
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Le Havre Athletic Club, son logo et de ses couleurs.
Article par Laurent Ridel
Historien de formation
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1204 : Le roi de France annexe la Normandie au domaine royal français ; c’en est fini de ce qui pouvait rester d’indépendance à la province au sein du vaste empire Plantagenêt. Cette annexion, rêvée par les rois de France depuis 1066, poursuivie opiniâtrement par Philippe-Auguste dès le début de son règne, a finalement été bien accepté des populations normandes.
Dès le XIIIe. siècle, l’administration française règne sur une province calme , à laquelle le roi d’Angleterre a officiellement renoncé en 1258. Au XIV siècle, de nombreux Normands occupent auprès du roi des postes importants et, si la Charte aux Normands reconnaît l’originalité de la province, le complot indépendantiste de Godefroi d’Harcourt ne trouve guère d’écho. Au XVe siècle, la Normandie occupée par les Anglais ne voit en eux ni des compatriotes ni des amis. La province se fond peu à peu dans l’unité française et accepte aisément la division révolutionnaire en cinq départements.Paradoxalement, c’est depuis le XIXe siècle que la conquête française a été la plus contestée. N’y aurait-il pas eu plus d’autonomistes normands depuis cinquante ans que pendant les sept siècles précédents ? Ce n’est qu’une des questions que pose ce livre qui, bousculant les idées reçues, donne de dix siècles d’histoire de la Normandie, une vue originale et pénétrante.
Auteur : Roget Jouet
Editions Mazarine..____________________________________________________
Comment le royaume de France a digéré la Normandie ?
La reddition de Rouen en 1204 au roi de France Philippe Auguste. Chronique de Normandie, vers 1460. Mandragore/BNF.
En 1204, le roi d’Angleterre Jean sans Terre perd la Normandie, l’Anjou et le Maine face aux armées du roi de France, Philippe Auguste. Le duché de Normandie devient un pays occupé. Philippe Auguste, installe des garnisons françaises dans les châteaux ; les baillis sont remplacés par des hommes nés en Île-de-France. Des nobles normands perdent leurs terres, confisquées par le roi vainqueur à son propre profit ou au bénéfice de ses fidèles.
Malgré ce traitement brutal, les Normands dans leur grande majorité, se soumettent à leur nouveau maître, sans manifester le désir de retourner sous la domination du roi d’Angleterre. Ils acceptent leur sort. Probablement parce que la domination des Plantagenêt commençait à peser lourd : sous les rois Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, les guerres continuelles avec le voisin français assombrissaient le quotidien pendant que le financement des fortifications (Château-Gaillard par exemple) et de mercenaires alourdissaient la fiscalité.
Quelques dizaines d’années plus tard, le régime d’occupation s’assouplit. La suspicion des rois de France à l’égard des Normands s’évanouit. De plus de plus de baillis d’origine normande sont nommés. En 1313, le chambellan et ministre des finances du roi Philippe le Bel n’est autre qu’un seigneur du Vexin normand : Enguerrand de Marigny. Une dizaine d’années plus tard, une autre figure régionale, Robert Bertrand, est nommée maréchal du royaume. Les Normands sont parvenus au pied du trône.
La proximité géographique et l’unité linguistique expliquent la facilité de ce rapprochement franco-normand. Mais, au-delà de ces facteurs naturels, soulignons le rôle des rois de France, notamment le populaire saint Louis, qui ont su ménager les Normands en écoutant leurs plaintes et en leur reconnaissant quelques parcelles d’autonomie. L’attachement au souverain est déterminant dans la fidélisation des Normands, à une époque où le sentiment national ne contribue pas encore à cimenter le royaume.
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artiste peintre et ecrivain
Louise Jeanne Aimée HERVIEU
Louise jeanne Aimée est née à Alençon, le 26 octobre 1878 au 24 bis rue Desgenettes. Son père Jean Baptiste HERVIEU était commis principal des postes et sa mère Madeleine Marie LUCE était sans profession
Elle décéde à Versailles le 11 septembre 1954.
Artiste peintre, dessinatrice, lithographe et écrivaine. elle sera couronnée par l'académie française pour son ouvrage le Bon Vouloir et son roman Sangs recoit le prix fémina en 1936.
C'est à elle que l'on doit la création du carnet de santé en 1938 pour tout nouveau né..
Généalogie lien perso cgs61
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Oeuvres de Louise Hervieu
lithogtaphie au crayon
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