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Seez, Anecdotes eveques.
Quelques anecdotes et faits divers tirés de quelques livres comme celui de Maurey d'Orville.
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Ancienne cérémonie qui se pratiquait lorsqu'ils venaient prendre possession de l'évêché . En faisant leur entrée à Séez , ils allaient descendre, dans une maison située rue d'Argentan . L 'évêque ,ceint de son épée , monté sur une mule,mettait pied à terre devant une porte ronde que l'on yoit encore aujourd'hui, D 'autres ont cru sans fondement que cette cérémonie avait lieu dans une maison dont la façade a été remise à neuf , et qui par ses deux porches annonçait avoir été une espèce de communauté : elle donne sur le parquet presque vis- à - vis du portail de l'église cathédrale. Le propriétaire de cette maison était obligé de tendre la façade en blanc , d'aider l'évêque à descendre de cheval ,
de le débotter et lui laver les pieds ; il fallait aussi qu'il étendît des toiles à terre , depuis sa porte jusqu'à l'autel de l'église . Le prélat s'étant revêtu de ses habits pontificaux , le chapitre venait processionnellement et en chapes à ladite maison , d'où , après avoir fait sa révérence à l'évêque , lui avoir donné le baiser de paix et reçu sa bénédiction paternelle , on partait pour se rendre à la cathédrale , l'évêque marchant pieds nus sur les toiles entre deux haies de bourgeois sous les armes.
Après la cérémonie , le propriétaire avait le droit de dîner à l'évêché , et de prendre les habits de l'évêque , son épée , sa bourse et sa monture. Cet usage continua jusqu'à M . Ber taud qui fut assigné à Falaise par Louis-le-Sergent , propriétaire de ladite maison , pour n 'y. être pas venu descendre comme avaient coutume de faire ses prédécesseurs. Ce prélat fut obligé de céder un pré à ce propriétaire , pour lui servir de dédommagement.
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Mgr d'Argentré et la révolution.
M . d'Argentré : obligé par sa charge de premier aumônier de MONSIEUR , d'être souyent à la Cour , il venait assez rarement dans sa ville épiscopale , et chaque fois qu'il put disposer de quelque temps pour s'y rendre , il occupa modestement l'ancien séminaire jusqu'à ce que le nouveau palais fût habitable , ce qui n'eut lieu qu'en novembre 1786 . Sa présence était un grand sujet de joie et d 'édification pour tous ses diocésains ;
Mais les habitants de Séez furent toujours plus à portée d'apprécier sa bienfaisant ce et d'en éprouver les effets . Il ne négligeait rien de ce qui pouvait leur être particulièrement utile et agréable . Il fit construire à ses frais le lavoir public qui est sur le vivier , fit réparer nombre de maisons de pauvres propriétaires , et dans la crainte de les humilier , il cachait avec le plus grand soin le bienfait. Il acheta pour la ville une pièce de terre sur les Fontaines , où était un colombier ; elle devint une jolie promenade d 'où la vue s'étend sur un paysage des plus variés. La plantation de tilleuls dont nous jouissons, et qui forme ce qu 'on appelle le Cours est due au Maire d 'alors , M . le Got-d'Ambray , qui fit aussi construire , des deniers de la ville , le beau lavoir couvert en ardoises formé au bas de cette pro menade par les eaux limpides des fontaines ; l'ancien lavoir était découvert et fort petit. Le puits qui est en -dehors de la promenade , à droite , est dû à la générosité de M . d'Argentré .
Ce digne prelat avait de grands projets pour l'établissement d 'un superbe séminaire sur des terrains dont il comptait faire l'acquisition . Déjà il avait fait celle d'une maison entre jardin et cour appartenant à Mme. de Marigny , dans la rue d 'Argentan ; mais la révolution vint enlever à la ville tous ces moyens d 'embellissement et de prospérité.
Le coup le plus sensible encore pour elle , fut la retraite forcée de son vertueux évêque , au mois de mai 1791 , d'abord chez M . le baron d’Aunay , à 3 lieues de Séez , Revenu au bout de quelques jours dans sa maison sur le grand friche , il fut bientôt convaincu des dangers qu'il courait en restant dans sa ville épiscopale et il partit le soir incognito , i en juillet 1791. ; mais le travestissement de M . Pericaud qui l'accompagnait , les fit reconnaître à la poste de Nonant , où ils furent arrêtés et obligés de coucher . On mit des gardes dans la chambre de l'évêque qui fut ramené à . Séez. Aussitôt son retour , il médita un voyage plus sûr ; sa voiture fut envoyée à Gacé sur la route de'Rouen , où il avait intention de se rendre ; mais pour que ce départ se fìt avec plus: de tranquillité , Mme. Hommey-la-Fortinière donna sa propre voiture dont elle ne voulut confier la conduite qu 'à l'un de ses fils.
Ce jeune homme mit beaucoup de soin à ce que le prélat qui avait avec lui son secrétaire , ne fût exposé . Arrivé à Gacé sans avoir été reconnu , il monta dans sa voiture qui le mena à Rouen . Ce précieux dépôt n 'eût pu être remis en de meilleures mains que celles de M . de la Fortinière , qui bientôt après émigra lui-même: il fut fait chevalier de Saint-Louis et adjoint à la mairie de Séez.
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Lorsque Napoléon passa par Séez avec Marie - Louise d'Autriche , son épouse , le 31 mai 1811.
D 'après la haute réputation de piété de la princesse , l'évêque s'était flatté qu'elle ne traverserait pas la ville sans faire une petite station dans la cathédrale . Il avait , en conséquence , fait . préparer cette église et s'était placé en -dehors pour recevoir les illustres voyageurs ; mais ils passèrent sans s'arrêter , : ce que le crédule prélat n 'attribua qu'à la fatigue d 'une très-forte,journée . Il était six heures du soir , le départ avait eu lieu de Saint-Lô le matin .
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