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ROBERT GUISCARD CHASSE LES ARABES DE PALERME
ROBERT GUISCARD CHASSE LES ARABES DE PALERME
La conquête de l’Italie du Sud péninsulaire par les Normands se déroule sur plus d’un demi-siècle, pendant lequel les villes conquises, perdues puis reconquises, représentent le premier enjeu. A partir de cette poussière de minuscules principautés, Robert Guiscard entend construire patiemment un véritable État, en obtenant l’unité du Mezzogiorno (le Sud de l’Italie), divisé depuis des siècles.
En 1060, il passe pour la première fois le détroit de Messine avec son cadet Roger. Là, il sait qu’il va devoir affronter les Arabes, dont il connaît la combativité et la qualité de l’organisation militaire pour s’être souvent heurté à leurs raids sur les côtes de Pouille et de Calabre. C’est en souverain et non plus en chef de bande qu’il organise sa campagne et élabore sa stratégie. L’enjeu est considérable : la richesse de la Sicile est renommée, son agriculture florissante, ses ports très actifs. Les Normands vont profiter de l’antagonisme profond qui oppose les chefs musulmans de l’île, d’origine arabe. Les Fatimides, maîtres de la Tunisie depuis le début du x" siècle, ont nommé gouverneurs de Sicile des membres d’une famille devenue héréditaire et qui, au début du XIe siècle, s’entre-déchirent, certains s’appuyant sur une minorité berbère. Excédée par l’insécurité qui en résulte, la population chrétienne, quant à elle, est prête à se soulever.
La longue campagne militaire débute en 1061. L’effort de Robert Guiscard porte sur l’axe Messine-Palerme qui conditionne l’avancée de la conquête. Cette route, qualifiée de Via Francigena (chemin des Français), autorise en cas de problème l’accès rapide de troupes fraîches en provenance de Pouille et de Calabre. Dans chaque ville conquise, les murailles sont rasées et un château est édifié. Tandis que le comte Roger se trouve en permanence sur le front sicilien, Robert Guiscard retourne fréquemment sur le continent pour consolider son pouvoir en s’imposant définitivement à Bari, d’où part une flotte importante, indispensable à la prise de Palerme. Celle-ci tombe en 1072. Mais il faut attendre 1091, après la chute de Noto, ultime place forte occupée par les Arabes, pour que les dernières troupes musulmanes regagnent l’Afrique du Nord.
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