• Cortège royal, peinture murale de la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon.

    On a pu voir dans cette scène une évocation du départ d'Aliénor d'Aquitaine pour la captivité après la révolte de 1173. Henri II Plantagenêt précède Aliénor et Jeanne, leur fille. Richard Cœur de Lion et Henri le Jeune ferment la marche.

    Chinon chapelle sainte Radegonde Jean sans Terre chassant en compagnie de sa femme Isabelle et de sa mère Aliénor d’Aquitaine

    scène  ; chevauchée royale représentant Jean sans Terre chassant en compagnie de sa femme Isabelle et de sa mère Aliénor d’Aquitaine.

    Une autre interprétation est celle de l'enlèvement de sainte Radegonde, mariée de force au roi Clotaire Ier (540) et fondatrice du couvent Sainte-Croix de Poitiers. Aliénor avait une grande dévotion pour la sainte et fut une bienfaitrice du couvent.

    Le pouvoir du Plantagenêt sur son trop grand domaine n'a eu que deux ennemis opiniâtres : le roi de France, et sa propre famille, Aliénor et des fils souvent rebelles à son autorité. Les constantes revendications des princes Plantagenêt sur une part de l'héritage rappellent le comportement des fils de Guillaume le Conquérant et représentent bien la tendance à la désagrégation qui menace en permanence l'état féodal mis en place par Henri II.

    Au début de son règne Henri a soigneusement écarté ses frères Geoffroi et Guillaume Longue Epée (1155-1156).  S'il a accepté de remettre des titres et des terres à ses fils, au partage de 1169 et dans son testament de 1170, il l'a fait au profit de très jeunes princes guère en mesure d'exercer un vrai commandement. Mais en 1173, Henri le Jeune, l'aîné, et ses deux cadets Richard et Geoffroi se rebellent contre la volonté du roi de remettre des terres prélevées sur leurs biens à Jean, le plus jeune, oublié du partage de 1169. Le conflit provoque un soulèvement général dont la Normandie est le principal centre d'opérations. La révolte n'est mâtée qu'en 1174. Henri pardonne à ses fils mais conduit Aliénor qui a pris leur parti dans une prison anglaise.

     

    Pour rétablir son autorité Henri II confirme à ses fils les acquis du partage de 1169 mais tous doivent prêter au roi l'hommage vassalique. Cependant la mort accidentelle de Henri le Jeune (1183) prélude à de nouveaux graves conflits avec Richard (1185), puis Geoffroi (1186). En 1189 Henri achèvera son règne pourchassé par les armées alliées de son fils Richard et du roi de France. 


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  • Henri II Plantagenêt.

     Chapitre II. Le présent historique : Henri II et les chroniqueurs

    La relation entre le roi d'Angleterre et le roi de France place le premier dans une situation théorique de sujétion en raison de l'hommage vassalique du par le Plantagenêt au Capétien pour ses possessions continentales.

     

    En 1151 Henri avait prêté l'hommage au roi Louis VII pour le duché de Normandie. En 1156, devenu roi, il avait renouvelé l'hommage pour toutes ses possessions continentales afin d'en écarter ses frères. En 1169 Louis VII reconnaît l'autorité du Plantagenêt sur ses domaines relevant du royaume mais reçoit en échange l'hommage d'Henri et de ses fils pour la Normandie, le Maine, l'Anjou, la Bretagne et même l'Aquitaine, pourtant hors de sa portée. A l'inverse, en 1173, Henri II a requis l'aide de Louis VII contre ses fils et vassaux révoltés en vertu des obligations du seigneur envers un vassal attaqué dans son fief.

     

    L'enjeu du Vexin reste le principal facteur de conflit. Des tentatives de règlement ont été esquissées par des mariages princiers. Une fille de Louis VII, Marguerite a été mariée à Henri le Jeune, une autre Alice, fiancée à Richard. Mais le premier mariage s'est terminé par un veuvage (1183) qui n'a fait qu'envenimer la question de sa dot, le Vexin normand. Remise à la cour de son futur beau-père, Alice quant à elle, a été une sorte d'otage dans le jeu diplomatique entre les deux parties. Aucun mariage ne fut conclu.

     

    Devenu roi, Philippe Auguste sait exploiter les divisions des Plantagenêts en retournant à son avantage les liens vassaliques qui fondent la cohésion de leurs états. En 1183 il n'accepte de laisser au Plantagenêt la jouissance du Vexin normand qu'en échange du renouvellement de l'hommage. En 1186, à la mort de Geoffroi, fils de Henri II, Philippe Auguste peut prétendre exercer la garde dans son duché de Bretagne en tant que suzerain direct.

     

    Enfin en 1189, Richard impatient d'obtenir de son père la reconnaissance de son droit d'héritier lui retire sa fidélité et la transfert à Philippe Auguste. Nombre de vassaux en profitent pour abandonner Henri II qui, vaincu, se soumet avant de mourir le 6 juillet 1189.

    a lire; Chapitre II. Le présent historique : Henri II et les chroniqueurs


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