• 1929, l'affaire Marcel Grigy se déroule à Giel

    En 1929, l'affaire Marcel Grigy se déroule à Giel, jugée aux Assises de l'Orne le 5 août 1929. L'incendie provoqué par un jeune pensionnaire du pensionnat religieux agricole avait dévasté la quasi-totalité des bâtiments.

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     Cour d'Assises de l'Orne Audience du 5 août 1929

    GIEL (61)

    L'incendiaire de l'Orphelinat de Giel comparait devant le jury.

    affaire de cette journée concernait Marcel Grigy, 17 ans, pensionnaire de l'Orphelinat de Giel, accusé, comme on le sait, d'avoir mis volontairement le feu à l'établissement qui l'avait recueilli. Voici les faits, tels que les précisent l'acte d'accusation :

    Le 9 octobre 1928, vers 20 heures, un incendie d'une extrême violence se déclara dans un grenier de l'Orphelinat de Giel, après le coucher de 6 enfants. Bien que combattu avec des moyens puissants, le feu se communiqua bien-tôt aux bâtiments voisins et ce n'est que le lendemain matin que les pompiers de Putanges et d'Argentan, qui étaient accourus aussitôt, purent se rendre maîtres du sinistre. 

    La presque totalité des constructions de l'Orphelinat fut détruite, soit les hangars et greniers, le pressoir, les écuries et étables, le magasin de couture, le réfectoire des ouvriers et la maison de ferme. Outre ces bâtiments, les récoltes, le matériel agricole, le mobilier de maison et des approvisionnements de toutes sortes ont été brûlés, notamment 20.000 bottes de foin, trois tombereaux, une voiture, une batteuse, un matériel de pressoir, 500 mètres de velours, plusieurs centaines de chemises, 300 paires de chaussettes, 2.000 paires de chaussons, 100 mètres de cotonnade, 1100 mètres de coutil, 5 vareuses. L'ensemble du préjudice est évalué à 600.000 francs, dont 400.000 francs pour les immeubles.

    L'enquête établit que l'incendie avait été allumé par le jeune Grigy Marcel, agé de 16 ans, pupille de l'Orphelinat. Ce mineur avait dérobé des allumettes à la cuisine. Le soir, après l'heure du coucher, il était descendu de sa chambre et s'était rendu au manège. Là, il était monté sur un tombereau et il avait mis le feu à un tas de paille. Il avait ensuite regagné son lit. Entendant bientôt crier > au secours », Grigy s'était levé et avait aidé à combattre l'incendie, de telle sorte que son attitude ne l'avait pas, d'abord, fait soupçonner.

    Le 28 septembre 1928, il avait tenté de mettre le feu à l'Orphelinat. Il avait quitté son lit vers 20 heures, muni d'une allumette qu'il avait prise au cours de la journée, à la cuisine, et de copeaux de bois qu'il était allé chercher dans une cave voisine ; il s'était rendu dans un bâtiment neuf en construction et y avait allumé les copeaux auprès d'une armoire remplie de linge. Une religieuse ayant distingué la lueur avait prévenu le directeur de l'établissement ; celui-ci constata que le foyer achevait de se consumer. Le plancher et une plinthe étaient détériorés. Cet incendie, s'il s'était propagé, aurait pu avoir les plus graves conséquences, car la chambre où le feu avait été allumé fait partie d'une construction attenante à un bâtiment où se trouve, notamment, le dortoir des enfants qui étaient couchés à cette heure. Grigy a passé des aveux complets, qu'il a maintenus, après avoir essayé, à un moment donné, de les rétracter. 11 a prétendu avoir agi pour se venger d'une religieuse qui lui avait adressé des remontrances.

    Grigy avait été placé, à titre d'orphelin, à l'établissement de Giel. Fils d'alcoolique, c'est un dégénéré physique et mental. Le médecin psychiatre qui a procédé à l'examen de l'accusé, estime que la mentalité de ce dernier est très anormale pour un jeune homme de 16 ans, qu'il représente plutôt le tableau de l'enfant nerveux anormal avec perversions instinctives et que sa responsabilité t atténuée d'une façon considérable. De l'avis de l'expert, Grigy devrait être placé jusqu'à sa majorité dans un établissement spécial de rééducation et de redressement moral. 

    Les Débats

    Grigy parait un enfant de 12 ans ; il tient les bras croisés, baisse la tète, et semble fixer vaguement un point dans le vide. Les renseignements fournis sur lui le représentent comme un déséquilibré ; il avait le caractère si bizarre, qu'à l'orphelinat on l'avait isolé de ses camarades ; il était employé à la cuisine et couchait à part. Il a toujours aimé le feu el avait la manie de porter des allumettes sur lui. Il avait un caractère coléreux, aimait à mutiler les arbres fruitiers. Dès-sou plus jeune âge il avait été habitué à boire par sa mère alcoolique.

    — Pourquoi avez-vous commis ce crime  ? lui demande le président.

    Grigy garde le silence.

    — Est-ce que vous en vouliez aux sœurs ?; étiez-vous maltraité à l'orphelinat ?

    — Non.

    — Est-ce par haine et par vengeance que vous avez agi ?

    — Non.

    — Alors, pourquoi avez-vous fait cela ?

    Silence.

    On entend quatre témoins :

    Le chef de brigade de gendarmerie de Putanges qui donne les résultats de son enquête. La sœur Donatien, âgée de 62 ans, déclare qu'elle n'avait pas grondé Grigy dans les jours qui ont précédé le crime. Elle "ajoute que c'est par pitié qu'on le gardait à l'orphelinat. Grigy ne travaillait, dit-elle, que par . boutades ». Il se révoltait parfois, disait qu'il allait faire grève. Pour ce témoin, Grigy ne se rendait pas compte des fautes qu'il commettait. 

    La sœur Saint-Rémy, 50 ans, ne pense pas, elle non plus, que Grigy se soit rendu compte des conséquences possibles de son acte. C'est ( énervé ), dit-elle, un rien le mettait en colère. 11 avait des bons moments mais ça ne durai! pas. Il a mis le feu plutôt par élourderie ; peut-être a-t-il voulu ennuyer les sœurs. Quand il a vu les proportions que l'incendie prenait, il a eu une crise de nerfs. Bref, pour le témoin, Grigy est plutôt un déséquilibré qu'un criminel.

    M. le docteur Nouel, directeur de l'asile des aliénés, déclare que Grigy est atteint d'infantilisme : chètif, fluet, il a l'apparence d'un enfant de 12 ans, et le côté mental va de pair avec le côté physique. Bref, ce praticien estime que sa responsabilité est extrêmement atténuée. M. Gallant, procureur de la République, et M" Lemaréchal, avocat, sont d'accord pour demander au jury de répondre affirmativement sur la question de culpabilité et négativement sur la question de discernement. Le jury ayant rendu un verdict conforme à ce double désir, la cour acquitte Grigy comme ayant agi sans discernement et décide qu'il sera confié jusqu'à sa majorité à un patronage parisien, situé rue de Vaugirard.

    Le Journal de l'Orne, numéro du 10 août 1929

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    Quelques images.

    1929, l'affaire Marcel Grigy se déroule à Giel, l'enfant incendiaire1929, l'affaire Marcel Grigy se déroule à Giel, l'enfant incendiaire

     

    Dortoir et réfectoire

     

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     1929, l'affaire Marcel Grigy se déroule à Giel, l'enfant incendiaire

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    Personnalités liées à la commune

    Michel Onfray (né en 1959), originaire d'Argentan, philosophe, a passé une partie de son enfance dans un pensionnat catholique à Giel.

    Jean-Paul Moncorgé-Gabin (né en 1881), acteur, a aussi passé une partie de son enfance dans ce même pensionnat.


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  • [Le centre d'accueil de Trun que dirige le père Prevel]

    [Monsieur Banette, secrétaire de Monsieur Ménard et du COSI et le père Prevel, missionnaire canadien qui consacre toute son activité aux sinistrés de Normandie]

    Fait partie de :

    Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat]. [Centre d'étape] : [photographie]

    Zucca, André (1897-1973). Photographe

    Trun

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    Le centre d'accueil de Trun que dirige le père PrevelLe centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan que dirige le père Prevel

     

    trun ou Mortain                                               affiché a Trun

    Le centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan que dirige le père PrevelLe centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan que dirige le père Prevel

     

     

     

    Trun ou domfront

    [Trun, le poste d'affichage du secours national où les réfugiés de passage laissent des messages afin de renseigner leurs proches sur leur situation]

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    Le centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan que dirige le père PrevelLe centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan que dirige le père Prevel

     

    Affiché a Domfront

     

    Le centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan que dirige le père Prevel

     

    (Sur les routes normandes)

    Le centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan, Donfront que dirige le père PrevelLe centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan, Donfront que dirige le père Prevel

     

    (Sur les routes normandes)

    Le centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan, Donfront que dirige le père PrevelLe centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan, Donfront que dirige le père Prevel

     

    Le centre d'accueil de Trun, Mortain, Argentan, Donfront que dirige le père Prevel


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  • [Le centre d'étape de Tinchebray]

    Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat]   Monsieur Banette, secrétaire de Monsieur Ménard et du COSI et le père Prevel, missionnaire canadien qui consacre toute son activité aux sinistrés de Normandie.

     

    Zucca, André (1897-1973). Photographe

    [Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat][Le centre d'étape de Tinchebray] Fait partie de : Normandie, terre de souffrance (point de départ). En terre normande ! Avec les équipes du COSI ! [Comité Ouvrier de Secours Immédiat]

     


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