• Décapitation

     

     

    decapitation

     

    Ce supplice parait être naturalisé en Orient plutôt que partout ailleurs. En Chine et au Japon il est usité de temps immémorial mais on l'inflige seulement au peuple, on présume bien, que par cela seul, il est ignominieux. A la Chine, surtout la décapitation, passe pour le plus infâme de tous les supplices parce que la tête qui est la partie principale de l'homme est séparée du tronc et que le criminel ne conserve point en mourant son corps tel qu'il la reçue de la nature. La décapitation a toujours été en usage dans la Perse. Les Romains l'exécutaient de deux manières, par la hache selon l'ancien usage, more majorum, comme périrent les fils de Brutus; c'était l'ouvrage des licteurs; il n'avait rien de déshonorant, celle par l'épée, comme mourut dit-on l'apôtre des Gentils, c'était le bourreau qui l'infligeait ,il était infamant.

    Les Romains paraissent être les premiers qui se soient servis de la hache pour couper la tête. Il faut pour endurer ce supplice que le patient soit couché, mais on sait que les licteurs frappaient de verges le criminel jusqu'à ce qu'il tombât à terre de faiblesse, c'était alors qu'ils se servaient de leur hache. Cette arme est en effet très propre à diviser les parties du corps mise au bout d'un bâton qui lui sert de levier, elle acquiert une force considérable. Cette force est ramassée dans un point donné et frappe également. Le sabre, au contraire, n'offre pas le même avantage; il ne tient rien de la mécanique, sa lame coupe sur tous les points de sa surface, mais avec une différence sensible pour l'amputation. C'est au milieu juste de la lame, entre le fort et le faible, que se trouve son jeu. Dirigé cependant par une main sûre il tranche rapidement. Muley, roi de Tunis, en montant à cheval abattait d'un seul coup la tête de son écuyer.

    Les nègres de la côte d'Afrique savent aussi manier le sabre avec beaucoup d'habileté et ils abattent une tête d'un seul coup.

    Les Mandrucins, qui donnent leur nom à une province du Brésil, sont les naturels du pays les plus redoutés. Les autres tribus les appellent Paikice, c'est-à-dire coupe-tête, parce que ces indigènes sont dans l'usage de décapiter les prisonniers qui tombent en leur pouvoir et d'embaumer leurs têtes de manière qu'elles se conservent pendant de longues années, comme si on venait de les couper depuis peu d'instants. Ils décorent leurs cabanes de ces horribles trophées et celui, qui en possède jusqu'à dix, peut être élu chef de tribu. La hache était une arme guerrière.

    Les Romains s'en servaient dans les combats mais moins habilement que les Daces, les Sarmates, les Marcomans les Bons, et les Goths. C'était la francisque des Gaulois, leur adresse était extrême. Néanmoins ils décapitaient moins qu'ils ne fendaient. On sait que Clovis fendit la tête d'un soldat qui lui avait refusé un vase précieux. La décapitation était usitée dans les Gaules, elle se faisait tantôt avec la hache, tantôt avec l' épée.

    En France, ce supplice fut toujours rare parce qu'il était réservé aux nobles. Richelieu fit tomber plus de têtes par le tranchant du glaive qu'on n'en avait abattu depuis l'origine de la monarchie. Le bourreau s'exerça assez longtemps pour y acquérir de l'habileté, cette habileté est purement individuelle et le fruit de l'habitude. On vit au supplice des malheureux de Thou et Cinq Mars un exemple effrayant de maladresse. Cinq Mars fut décapité le premier et d'un seul coup de hache. De Thou, monté sur l'échafaud, avoua qu'il avait peur de la mort et que le corps de son ami étendu à terre le troublait, il demanda un mouchoir, on lui en jeta un, l'exécuteur lui banda les yeux. De Thou le pria de ne pas le manquer, mais le premier coup porta à faux, le bourreau troublé ne put le décapiter qu'au onzième. Il arriva un événement à peu près semblable au commencement du règne de Louis XIV à l'exécution de madame Tiquet.

    En Angleterre, les exécutions sont plus promptes et plus sûres; on y décapite avec la hache. Le patient, couché de toute sa longueur, pose sa tête sur un billot qui n'a que,six pouces de hauteur. Il est bien bas dit Charles 1er - C'est l usage répondit le bourreau. On décapitait en Italie, et ce supplice est encore aujourd'hui en usage en Allemagne. Les exécuteurs y sont d'une grande prestesse? Ils se servent d'un damas.

    En France on se sert aujourd'hui pour la décapitation d'un instrument dont on retrouve une image imparfaite en Perse et dans la Grande Bretagne, la guillotine.

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