• Sées . L'Hôpital rural. Fouilles de sauvegarde

     L'Hôpital rural.  Fouille de sauvetage .

     

     

     La fouille de sauvetage a été réalisée à l'emplacement d'un

    futur sous-sol lié à la modernisation de l'hôpital. L'établissement a été fondé au début du XIIIe s.

    (peu avant 1209), entre la motte castrale Saint-Pierre et l'abbaye Saint-Martin. On suppose qu'il

    était primitivement inclus dans le Bourg-le-Comte, qu'il a été implanté sur les bords de la rivière

    de la Lavandrie puis étendu vers le Bourg-l'Abbé, après le détournement du cours d'eau.

    La mise au jour de niveaux diffus d'époque antique a confirmé que ce secteur était situé à la

    périphérie de la ville antique et qu'aucun habitat ne semble s'y être implanté jusqu'au XIIIe s. A 

    l'emplacement du sous-sol, les fouilles n'ont mis au jour que des niveaux des xme-xive s.,

    recouvrant le lit primitif de la rivière et situés sous d'importants remblais d'époque moderne et

    contemporaine. 

    ****

     

    L'occupation médiévale, étroitement liée à la création puis l'évolution de l'hôpital, peut être

    subdivisée en deux phases. Au-dessus de la rivière, totalement envasée au début du XIIIe s., une

    épaisse couche de graviers mêlés d'argile a été déposée pour servir d'assiette à une aire de gâchage

    de chaux. Elle peut être liée à la construction des premiers édifices, dont une chapelle toute proche.

    A l'issue des travaux, un égout de 2,50 m de large a été creusé sur une profondeur moyenne de

    0,60 m. D'axe N.-S., longeant le bord est de la rivière, il a entamé la couche de graviers, toutefois

    sans la traverser de part en part. L'étude du comblement de cet égout et de ses profils démontre de

    fréquents curages. En phase terminale, l'envasement progressif de l'égout s'est accompagné du rejet

    de déchets de réfectoire et de pierres. On notera surtout la présence de très nombreuses formes

    céramiques (plus de 500 vases sur un espace de 14 m2) qui appartiennent à deux grands groupes de

    production. Le premier (groupe A) à pâte micacée brune comprend des pots globulaires, des

    cruches, des pichets à bec pincé et des mortiers à œil de perdrix, probablement originaires de la

    région d'Héloup (Orne). Le second (groupe B), à pâte fine claire, le plus souvent blanche, comprend

    en majorité des pichets et des coquemars, ainsi que, entre autre, une chope et un grand vase de

    stockage. Au sein du groupe B, se distinguent surtout des pichets du type « très décoré », qui ne

    peuvent être assimilés aux productions dites « rouennaises », « parisiennes » ou même « caennaises ». Une partie des formes (coquemars, ...) pourraient provenir du ou des ateliers d'Argentan

    (Orne). Quant aux pichets qui se singularisent entre autres par la présence d'une bande monochrome

    peinte sous le fond et une anse plate moulurée, ils appartiennent à un nouveau groupe de production,

    inédit, peut-être originaire de Sées même. Le lot céramique de l'Hôpital rural est datable du XIIIe s.

    ou du début du XIVe s. Il est en tout cas antérieur à celui découvert au pied de la cathédrale, daté

    du milieu du XIVe s. (Responsable de la fouille : François Fichet de Clairfontaine). 

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    L 'origine de l'Hôpital est bien connue ; on la trouve dans une bulle de confirmation du pape Innocent III , du 20 janvier 1208 , où il est dit qu'il avait été construit par Guillaume Bérard et Macée sa femme , qui vivaient encore alors. Robert , dernier comte d'Alençon de la maison de Montgommery , et Éla , sa seur , y firent des donations. L 'Hôpital, selon le censier de l'église romaine , payait à cette église une obole d 'or de rente , pour être sous la protection des souverains pontifes . Longtemps bornérà un revenu de 1500 l. , il était parvenu à le porter à 7000 , lorsqu 'il en perdit près de la moitié par des remboursements en billets de banque. A cause de cette réduction , les habitants cédèrent, du consentement de Louis XIV , quinze cents livres de rente sur l'octroi qui faisait leur revenu commun. Le monarque y réunit , comme nous le verrons ci - après , la léproserie de la Magdeleine (route d'Alencon), et des personnes de considération de la ville , édifiées de l'usage qu'on faisait de ces biens , achevèrent par leurs libéralités de remettre cet établissement en bon état . Les bâtiments furent renouvelés , même, augmentés , et l'église fut embellie. Outre les malades , on y nourrit des gens âgés qui ne peuvent travailler ; ils doivent être de la ville ou des paroisses succursales . Il y avait aussi avant la révolution une école de charité .Cette maison était administrée par des Soeurs hospitalières. 

     

     Il y avait autrefois quatre chapelles dans l'hôtel-dieu ; on les a dé truites à cause de la modicité de leur revenu ; les titres en ont été réunis à celui de la chapelle qui reste , et qui est sous l'invocation de St. Michel. 

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