• Richard III (1026-1027) et Robert le Magnifique (1027-1035)

    Richard III (1026-1027) et Robert le Magnifique (1027-1035)Illustration.
    Avant de mourir Richard II a réglé le partage du duché entre ses deux fils Richard et Robert. Mais le cadet Robert n'a pas tardé à se rebeller contre son frère qui meurt dans des circonstances mal élucidées. Robert s’empare du pouvoir mais entre aussitôt en conflit avec les principaux seigneurs laïcs et ecclésiastiques du duché, les Richardides. Ses oncles, Robert, archevêque de Rouen et comte d'Evreux, et Hugues, évêque de Bayeux, sont ses principaux adversaires avec le soutien du roi de France, Robert le Pieux.
    Robert doit aussi lutter contre des tendances à l'insoumission qui se retrouveront désormais à chaque période de faiblesse du pouvoir ducal. La maison rebelle des seigneurs de Bellême, voisine du Maine, entre alors en scène. Elle est représentative de la tendance à l'indépendance des seigneurs installés sur les marches des grandes principautés, tendance que les ducs de Normandie réussiront à juguler, non sans mal, pour maintenir le duché dans les frontières héritées des premiers ducs.
    Dès 1031, cependant Robert a rétabli la situation et peut profiter d'une crise dynastique pour prendre le contrôle du Vexin français, de Mantes à Pontoise, que ducs de Normandie et rois de France ne cesseront plus de se disputer.
    Outre les interventions désormais habituelles en Flandre, contre le comte de Blois ou en Bretagne, Robert conduit la première grande expédition maritime vers l’Angleterre pour rétablir les fils d’Ethelred et d’Emma, Edouard et Alfred, exilés à Rouen et élevés avec lui à la cour de Richard II. La tempête disperse les navires avant qu’ils ne touchent les côtes anglaises.
    La crise du règne de Robert est symptomatique de la situation dont héritera son fils Guillaume : la pression des pouvoirs concurrents de celui du duc et l'émergence de la société féodale, caractéristiques des années qui entourent l'an 1000. Robert lui-même est en grande partie la cause de ces désordres. Pour combattre ses adversaires, il n'hésite pas à distribuer à ses compagnons des biens arrachés aux églises. Cela lui vaudra de sévères critiques des auteurs ecclésiastiques, mais le duc Robert a plus tard renoué avec la politique traditionnelle des ducs de Normandie en faveur des grands monastères : Saint-Wandrille, Jumièges, Fécamp, ou le Mont-Saint-Michel. Il y ajoute la fondation de l’abbaye de Cerisy.
    Dans cette action, les préoccupations politiques n’excluent pas une piété sincère qui pousse le duc à entreprendre le grand pèlerinage de Jérusalem alors qu'il vient seulement de rétablir son autorité. Le duc Robert meurt en route, à Nicée, en 1035, âgé de 25 ans. Après un règne de moins de 10 ans, il laisse un fils mineur, Guillaume, né de sa concubine Arlette de Falaise.
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