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Pichon Prémelé Victor Saint Alban
PICHON (Victor Saint Alban) aucun portrait de trouvé.
Membre du Conseil général de l'Orne,
Chevalier de la Légion-d'Honneur,
Ancien Juge-de-Paix, Agriculteur.
Un Boulevard porte son nom a Sées non loin de la gare .
Au premier rang des hommes persévérants qui
concourent aux progrès de l'agriculture, on re-
marque M. Pichon Prémêlé. Les services qu'il a
rendus, au double titre de maire de Séez et de
membre du conseil général de l'Orne, témoignent
que son esprit infatigable ne lui a jamais fait dé-
faut dans les circonstances qui lui ont permis
d'être utile et de faire le bien, sans cesser de pour-
suivre ses travaux agricoles, dont le succès a sur-
tout contribué à le faire connaître.
M. Victor Saint-Alban PICHON PREMÈLÉ est né
le 14 juin 1788 à Séez , département de l'Orne.
Après avoir terminé brillamment de fortes études
au prytanée militaire de La Flèche,, il passa quel-
que temps dans sa famille , où le goût de l'agri-
culture est presque héréditaire. Il y puisait les
premières leçons de l'art qu'il devait exercer, à une
autre époque, avec autant de science que d'habile té pratique ,
(rente ) quand il fut incorporé au ler régi-
ment des gardes d'honneur. Rendu à la vie civile
en 1815, il remplit à Séez , jusqu'en 1851 , les
fonctions de juge de paix. Le canton de Séez gar-
dera longtemps le souvenir de sa conciliante et
paternelle justice, origine de la considération pu-
blique dont il jouit. Les paisibles devoirs de sa
magistrature ne pouvaient cependant suffire à l'ac-
tivité de ses facultés et il se dévoua sans réserve
à l'agriculture qui est encore sa principale occu-
pation.
Possesseur de vastes propriétés, M. Prémêlé
n'a pas hésité à accepter les réformes agricoles
réalisées en France avec fruit, ni à provoquer
l'emploi des méthodes et des procédés les plus
avantageux. Sa terre de la Cour d'Aunou, devint et
reste, depuis trente années, le centre de ses tra-
vaux de culture. Un assolement productif, sans
être épuisant , basé sur les influences locales
du sol et de la température, ne donnant que
des produits qui trouvent un facile écoulement
dans le pays, a puissamment contribué, par la force
de l'exemple , à donner, autour de lui, une heu-
reuse impulsion à l'agriculture.
M. Prémêlé a mis en valeur , sur une grande
échelle , le premier dans son canton et l'un des
premiers dans son département, les prairies arti-
ficielles, qui font maintenant partie de l'assolement
de presque toutes les fermes en Normandie ; il a
cultivé les plantes oléagineuses , si utiles par
la, quantité et la qualité de l'huile donnée par
leurs graines , et qu'il est à désirer de voir
plus répandues dans les plaines arrosées par
l'Orne. Les abondantes récoltes, dont, chaque
année, se couvre le domaine de la Cour d'Aunou
aux yeux des cultivateurs voisins qui ont pu ap-
précier les concluantes expériences de son pro-
priétaire sur les engrais , vulgarisent parmi eux
l'emploi de la chaux comme amendement.
Les différentes branches de l'industrie agricole
ont été étudiées avec soin par M. Pichon Prémêlé,
dans le but de les faire progresser. Les instruments
aratoires dont on se sert chez lui reçoivent les
perfectionnements nécessaires à l'amélioration de
la culture des terres de sa contrée. Ceux fabri-
qués au loin , et dont il a pu tirer un utile parti
se rencontrent chez cet agronome distingué.
De longs voyages entrepris en France et à l'étran-
ger , dans l'intérêt de la science et de l'art agri-
cole, l'ont mis à même de profiter et de pouvoir
faire usage de ce qu'il avait reconnu bon à mettre
en pratique dans son exploitation.
Les races d'animaux , considérées au point de
vue des exigences du commerce, de la consomma-
tion et du travail ont été amenées, par M. Prémêlé,
au moyen de judicieux croisements,à donner de
tres bons produits. Après avoir servi aux besoins de
la culture, ses chevaux se vendent aisément pour
d'autres usages, et ses bestiaux sur les marchés.
De si sérieux et utiles travaux ne devaient pas
rester oubliés ; aussi ont-ils valu à leur auteur de
hautes et légitimes approbations.
En 1849 , une médaille d'argent lui fut décer-
née par le jury de l'Exposition industrielle et
agricole de la France.
Trois ans après, en 1852, un décret du chef de
l'Etat, en date du 24 janvier, lui conféra la croix
de la Légion-d'Honneur. Les termes du décret,
qui résument d'une manière précise les résultats
de cette longue carrière agricole , sont ainsi
conçus :
« A M. Pichon Prémêlé , maire de Séez, mem-
» bre du conseil général, agriculteur à Aunou ,
» près Séez, pour les progrès qu'il a fait faire à
» l'agriculture, les améliorations qu'il a apportées
» dans les différentes races d'animaux et les per-
» fectionnements qu'il a introduits dans la con-
» struction des instruments aratoires. »
Les marques de vive sympathie qu'il reçut de ses
concitoyens, à cette occasion , furent aussi pour
M. Prérnêté une bien douce récompense. Il vit
avec bonheur que son exemple pouvait servir à faire aimer l'agriculture, qui, en procurant à
l'homme les moyens les plus sûrs d'établir son
bien-être, lui fait acquérir la conviction qu'il n'en
est pas de plus honorables pour contribuer en
même temps à la prospérité de son pays. Les fas-
tes de l'histoire, où se révèlent des preuves nom-
breuses et constantes, nous montrent combien cet
art a eu d'influence sur les époques les plus mé-
morables ; le territoire de tout peuple étant le
fonds principal qui doit lui fournir non seulement
le nécessaire , mais aussi la richesse , sa prospé -
rite s'accroît en raison de l'amélioration de la
culture de ce territoire.
N'est-ce pas , en effet, la terre qui produit les
céréales destinées à la nourriture de l'homme ; les
fourrages pour celle des animaux; les bois, les
cordages et les voiles de la marine ; le lin, la lai-
ne, le suif, la garance et autres matières propres
à la teinture? Enfin, maints objets indispensables
à la consommation, au commerce intérieur et ex-
térieur , tout en procurant du travail à grand
nombre de cultivateurs, d'artisans et d'ouvriers ?
M. Pichon Prémêlé accepta, en 1848, les fonc-
tions de maire de Séez, et fut, à la même époque,
élu membre du conseil général de l'Orne, par le
canton de Séez. Rapprocher les esprits divisés par
les luttes politiques , entreprendre et terminer
tontes les constructions nécessaires, affermir, autant que possible , les progrès de l'instruction
élémentaire , organiser la charité dans ses meil-
leurs moyens d'action, pour secourir et moraliser
la classe pauvre, tel est le champ où se portent
constamment sa sollicitude et son dévouement
d'administrateur.
L'école de dressage des chevaux français, utile
et féconde institution, le compte au nombre de ses
fondateurs les plus zélés. Cette école a été établie
à Séez pendant son administration.
Rechercher et prendre toutes les mesures pro-
pres à rehausser sa ville natale, fut une règle
sans cesse considérée comme un devoir par
M. Pichon Prémêlé. Aussi, au mois de février
1855, le voit-on prendre dans le conseil mu-
nicipal l'initiative d'une proposition qui fut
accueillie avec gratitude par les amis des scien-
ces en France. Il demandait qu'une statue fût
élevée sur une des places delà ville à N.-J. Conté,
savant illustre, né à Aunou-sur-Orne, près Séez,
au hameau de Saint-Céneri. Le conseil municipal,
à l'unanimité , adopta cette proposition, savam-
ment motivée, pour rappeler les droits de Conté
à cet honneur , et exprima sa reconnaissance à
M. Pichon Prémêlé. Cependant, le projet languit
jusqu'en 1848, époque à laquelle l'éminent agro-
nome devint maire de Séez. Il s'en occupa alors
avec toute l'ardeur dont il est doué, et au mois
d'octobre 1852, il put jouir de son ouvrage en'
présidant à l'inauguration de la statue de Conté,
élevée sur la principale place de la ville de Séez ;
elle s'y partage désormais avec la cathédrale, l'un
des plus beaux monuments de l'architecture du
moyen âge en Normandie, l'aitention du voya-
geur. Cette oeuvre estimable, en bronze, est due
au talent d'un statuaire exercé, M. Jules Droz.
Mécanicien, physicien, ingénieur, artiste, connu
bien avant l'expédition française en Egypte, mis-
sion aussi difficile que périlleuse où il acquit de
nouveaux titres à une gloire pure et durable, tel
fut N.-J. Conté, tel nous l'a dépeint M. Prémêlé.
Comme membre du conseil général, M. Pichon
Prémêlé a toujours été le fidèle mandataire de la
ville de Séez, l'avocat sincère et dévoué qui, en.
différentes circonstances, a montré son aptitude
spéciale à remplir ces fondions délicates par l'im-
partialité et la sagesse de ses propositions, par un
patriotisme éclairé et par la diversité de ses con-
naissances dans les questions si nombreuses d'in-
térêt départemental.
Aujourd'hui, M. Prémèlé a la satisfaction de
voir tracer, aux portes de Séez, un chemin dp
fer qu'il sollicitait depuis longtemps par ses
démarches, ses publications et ses rapports
au conseil général. Immense avantage pour le
présent, surtout pour l'avenir , dont il craignait
que la ville confiée à son administration fût
privée.
Cette année encore, utilisant le produit d'un
testament fait en faveur de la ville de Séez, M. Pi-
chon Prémêlé est occupé à fonder une école d'ar-
tisans, où la sculpture, le dessin linéaire et tout
ce qui s'y rattache., seront enseignés gratuite-
ment aux enfants de la cite
Auguste CLÉMENT. 1885
https://www.facebook.com/groups/histore.de.la.normandie.et.des.normands
« Histoire du diocese de Seez par Hommey en 1900 tome 5toponymie des rue de Sees (61) An IX et 1815 »
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