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OCTAVE GRÉARD
OCTAVE GRÉARD
VALLERY-Clément-Oclave Gréard, vice-recteur de l'académie de Paris, est né dans une toute petite ville normande à Vire, croyons-nous en 1828. Il fut, à l'École normale, de la promotion de 1849 qui suivit celle de Taine, d'About et de Sarcey) et il eut pour émule redoutable son ami Prévost Paradol. Il était né professeur. Il se fit, deplus, éducateur et mérita de devenir le chef véritable de l'université nouvelle.
Comme écrivain, en dehors de mémoires et rapports fort nombreux, il a donné d'abord une très belle
thèse:la Morale de Plutarque. Il traduisit ensuite les Lettres complètes d'Abélard et d'Héloïse, en tête desquelles il plaça une merveilleuse introduction d'un mérite à la fois hautement philosophique et littéraire. Sa Morale stoïcienne et surtout son Education des femmes par les femmes (Ou il évoquait agréablement les silhouettes de Mm. de Maintenon,
de Mme d'Épinay, de Mm0Roland, etc.) lui ouvrirent les portes de l'Académie française.
Il y fut admis officiellement le 19 janvier1888 et mit beaucoup d'habileté à se tirer d'un pas assez scabreux en se voyant, lui fonctionnaire républicain, obligé de prononcer l'éloge de M. de Falloux, son prédécesseur, et de contre-balancer l'influence du discours de M. deBroglie qu'on avait chargé de le recevoir. Enfin son dernier livre sur Edmond Schérer eut, comme on sait, un fort grand succès.
Comme homme, M. Octave Gréard est un sympathique. Avec sa taille mince, élancée, sa tête fine, ses yeux d'une extraordinaire vivacité, son sourire courtois, il apparaît, en dépit de l'âge, jeune et beau d'ardeur.
C'est un fonctionnaire hors ligne. C'est peut-être mieux pour ses subordonnés de tout rang et de tout sexe :
quelque chose comme un excellent directeur de conscience laïque.
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