• Mortagne aux Perche (61)

    RUE DES 15 FUSILLÉS DU MAQUIS DE MORTAGNE

    MORTAGNE-AU-PERCHE

     

    Source : © Cliché Paulina Brault Droits réservés

     

    Nom de rue donné en mémoire des 15 fusillés des maquis

    de Mortagne et de Courcerault, Mortagne-au-Perche (Orne).

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    Mortagne aux Perche (61)

    Le maquis de Courcerault est primitivement issu du groupe de Mauves-sur-Huisne commandé par Paul Moreau. En 1939, cet industriel parisien transfère son usine de couleurs et de cartonnages au moulin de Mauves. Mobilisé au début de la guerre et fait prisonnier en 1940, Paul Moreau rentre de captivité en 1943.

     

    A partir de cette date, la Résistance locale prend davantage d'ampleur. Les groupes se structurent et leurs effectifs grossissent après l'instauration du STO tandis que de jeunes résistants de la capitale sont dirigés vers Mortagne, au début de l'année 1944.

     Hommage aux 15 fusillés | Le Perche

    Vers le 15 mai 1944, Pierre Mulot, chef de groupe, provoque une réunion chez les parents de Bernard Monnier, fleuristes rue de Bellême, afin de donner un cours sur l'emploi de la mitraillette et des explosifs car les résistants auront à faire sauter trois ponts dans le canton de Bazoches-sur-Hoëne à l'annonce du Débarquement. Sont présents le gendarme Paul Yvon, Georges Quéru, son fils Marcel, Bernard Monnier et Paul Niard.

     

    Vers le 20 mai, le groupe-franc de Pierre Mulot est hébergé chez Raymond Provost à Mauves. Vers le 28 mai, ce groupe s'établit à Courcerault, à l'Hôtel Garnier, dans une bouverie isolée et inhabitée, propriété d'Eugène Aveline, cultivateur à la Ramonerie. Il ravitaille le maquis de même que Paul Leveau, maire de la commune et cultivateur à Bernuche.

     

    Le 3 juin, quatre containers d'armement, ainsi que du ravitaillement, sont transportés depuis le domicile de Bernard Monnier jusqu'au maquis. Deux jours plus tard, les Allemands donnent l'assaut.

     

    Cette opération voit le jour grâce aux informations fournies par Eugène Duru à Bernard Jardin, chef des auxiliaires français de la Gestapo. Tous les deux s'étaient rencontrés en Allemagne en tant que requis du STO. De retour en France, Duru rencontre Jardin à plusieurs reprises, au moment où ce dernier entre au service de la Gestapo d'Alençon, afin que son ami l'aide à ne pas regagner l'Allemagne. Jardin le fait alors placer, grâce à ses relations, à la scierie Richard, à Tourouvre, le 2 avril 1944, au titre du STO.

     

    A la fin du mois de mai, le fils Richard, Jean, imprudent, demande à Duru de l'aider à procéder à un transport d'armes pour le maquis auquel il appartient à Courcerault. Le 2 juin, Jardin rencontre en toute amitié Duru qui lui révèle alors les déclarations du fils de son employeur. Jardin, intéressé, le présente alors à Hildebrandt qui lui demande de récolter plus d'informations sur ce maquis afin de procéder à une opération. Le 4 juin, les deux compères se rendent à Mortagne-au-Perche où ils vont dîner au café Hubert. Là, ils rencontrent Jean Richard accompagné de deux camarades maquisards. Duru leur présente Jardin sans leur révéler ses fonctions. Tous font alors connaissance, Jardin prenant soin de retenir leurs noms. Jardin s'éclipse ensuite et téléphone à Alençon où il joint son chef qui dépêche sur place la troupe et d'autres agents.

     

    Vers 23 heures 30, Paul Moreau, Bernard Monnier, Pierre Mulot et Jean Richard sont arrêtés à leur domicile. L'alerte est donnée au maquis par Mme Leveau. Les maquisards partent se réfugier en forêt avec tout leur matériel afin d'y passer la nuit en toute sécurité. A 6 heures, le groupe est de retour. La garde est montée, puis levée à huit heures car on pense que la menace est passée.

     

    Vers 7 heures 30, les Allemands se rendent successivement aux domiciles de Paul Leveau et de Marcel Aveline pour connaître la retraite des résistants. Une demi-heure plus tard, environ vingt soldats cernent l'hôtel Garnier et capturent deux hommes occupés à débiter du bois. S'approchant de la maison, ils lancent une grenade et ouvrent le feu. Surpris dans leur sommeil, les résistants sont contraints à la reddition. Neuf sortent ensemble de la bâtisse dont Jan Wensierski, officier polonais déserteur de l'armée allemande. Grièvement blessé au ventre, il s'effondre dans la cour. Son corps ne sera jamais retrouvé.

     

    Les résistants sont conduits à Mortagne puis à Alençon. Le 30 juin, douze d'entre eux sont fusillés à la carrière de la Galochère, à Condé-sur-Sarthe :

     MULOT Pierre - http://railetmemoire.blog4ever.com/blog/index-203016.htmlPierre Mulot

    Bernard Closet, 24 ans ; Jean Deschamps, 21 ans ; Gilbert Ducluzeau ; Pierre Keraen, 21 ans ; Roger Lepoutre, 21 ans ; Robert Leygnat, 20 ans ; Bernard Monnier, 23 ans ; Paul Moreau, 41 ans ; Pierre Mulot, 32 ans ; Georges Noë, 24 ans ; Jean Richard, 24 ans ; Rémy Sevestre, 22 ans.

     

    Après ces événements, les survivants se dispersent. Le groupe se reforme à l'arrivée des Américains et contribue à la capture de cinq Allemands, à l'arrestation d'un couple de dénonciateurs et de Christain Lemaître, auxiliaire de la Gestapo membre de la bande de Jardin.

     

    Le 30 août, les corps des résistants fusillés sont ramenés à Mortagne. Leurs cercueils sont exposés sous le marché couvert, côté Grande Rue. Une délégation américaine leur rend les honneurs avant que, le lendemain, ils ne soient accompagnés à leur dernière demeure par une population digne et recueillie.

     

     

    Thomas Pouty et Gérard Bourdin, "Le maquis de Courcerault"

     

    Quinze noms

    Pierre Mulot (Mortagne), Pierre Keraen (Mortagne), Bernard Monnier (Mortagne), Jean Richard (Mortagne), Georges Noë (Paris), Robert Leygnat (Paris), Jean Tirard (Chaumont), Gino Rossi (Malicorne), Bernard Closet (Paris), Rémy Sevestre (Boisguillaume), Jean Deschamps (Barentin), Roger Lepoutre (Paris), Raymond Balonnier (Echauffour), Louis Ducluzeau (Maison-Alfort), Paul Moreau (Mauves) : ils sont tombés sous les balles ennemies mais leurs noms restent gravés dans la mémoire des Mortagnais. Ils demeurent à jamais les « quinze fusillés de Mortagne ».

     

     Hommage rendu en juillet 2018

    Mortagne aux Perche (61)

    la cérémonie annuelle dédiée aux quinze fusillés du maquis de Mortagne a été suivie, dans un grand recueillement, par de nombreuses personnes. Parmi les onze porte-drapeau représentant les associations patriotiques, on notait la présence d’un jeune homme, portant le drapeau des anciens combattants de Château-Renault (Indre-et-Loire). Arrière-petit-neveu de Pierre Rossi, Enzo était accompagné de son père, Gino Rossi.

    Georges de Moor, neveu de Geogres Noé, était venu spécialement de Blegique, avec son épouse, pour suivre l’ensemble de la cérémonie, celle du matin ayant eu lieu à la carrière de la Galochère, à Condé-sur-Sarthe.

     

    Le maire de cette commune, Anne-Sophie Lemée, était présent aux côtés des autorités, le lieutenant-colonel Thieulart, délégué militaire départemental, Véronique Louwagie, député, Marie-Christine Besnard et Jean Lamy, conseillers départementaux, Jean-Claude Lenoir, président de la communauté de communes, Jacky Desouche, maire. Après le dépôt des gerbes et la minute de silence, l’ensemble des personnes a entonné la Marseillaise.

    sources Ouest-france

    c'est arrivé a Courcerault lien MARCEL dans le MAQUIS

    La Résistance et les Français

    Pour la date du 15 octobre 1943, dans l'Orne, 3 350 résistants sont recensés1. En juin 1944, l'Armée Secrète regroupe environ 1 500 hommes considérés comme moralement prêts pour le combat. La Résistance ornaise comprend trois groupes essentiels : l'OCM qui, tout en élargissant son champ de recrutement, a trouvé beaucoup d'échos dans une droite majoritaire, le groupe Libé-Nord, principalement à Fiers, et enfin les FTP dans les villes ouvrières de Fiers et d'Argentan, dans le canton de Bellême où existe un jacobinisme rural.

     

    La Résistance ornaise, certes la mieux armée des trois départements bas- normands, a chèrement payé : d'avril à août 1944, plus de 200 Ornais, résistants, rebelles, ou otages, sont morts au combat ou exécutés. Rappelons que l'Orne a compté 400 déportés dont plus de 200 ne sont pas rentrés.

    « RATTIER, Adolphe Albert Lucien 25.03.1920 BelfondsLa Galochère »

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