• La Normandie ducale (Xe au XIIIe siècles)

    La Normandie ducale (Xe au XIIIe siècles)

    La Normandie aux Xe et XIe siècles

     

    Avant Guillaume le Conquérant

    Les historiens ont peu de sources écrites pour reconstituer cette phase de l’histoire normande : Dudon de Saint-Quentin, Guillaume de Jumièges, Orderic Vital, Wace, etc. Les sources diplomatiques nous renseignent sur la cour des ducs.

    Le pouvoir des ducs de Normandie au XIe siècle 

    Rollon était le chef - le « jarl » - de ses Vikings. Après 911, il fut comte de Rouen. Ses successeurs prirent d’abord le titre de comte de Normandie, jusqu’à Richard II. Puis ils relevèrent la dignité ducale laissée vacante par l’accession au trône des Capétiens, ducs de France. Car il ne pouvait y avoir qu’un seul duc en Neustrie, et le titre était porté par les ducs robertiens de France avant de l’être par les princes normands. Ces ducs de Normandie exercèrent le pouvoir de ban, bien qu’ils reconnussent la suzeraineté du roi de France. La Normandie n’échappa pas au mouvement général d’accaparement de l’autorité publique par les princes territoriaux : les ducs frappèrent leur monnaie, rendirent la justice et prélevèrent les impôts (tonlieux, graverie). Ils levèrent leurs propres armées et nommèrent l’essentiel des prélats de leur archidiocèse. Ils étaient donc pratiquement indépendants du roi de France, quoiqu’ils leur rendissent hommage à chaque nouveau règne.

    Gisant de Rollon, dans la cathédrale de Rouen

    Ils entretiennent des relations avec les souverains étrangers, en particulier le roi d’Angleterre : Emma, sœur de Richard II épousa Ethelred II, roi d’Angleterre. Ils placent des membres de la famille ducale élargie aux postes de comtes et vicomtes, qui apparaissent vers l’an mille. Ils conservent une partie des traditions scandinaves comme le droit d’exiler, le droit maritime ou le concubinage légal. Mais à la différence des autres princes territoriaux du nord de la France, les ducs normands empêchent les châtelains d’obtenir de trop vastes pouvoirs, préservant ainsi le leur. Notamment, les domaines que possédaient en propre les ducs de Normandie étaient beaucoup plus importants que celui des autres princes territoriaux. Cette richesse foncière leur permit de restituer des terres aux abbayes et de se garantir des fidélités auprès des vassaux par la distribution de fiefs. Mais au cours du XIe siècle, cette politique féodo-vassalique réduisit considérablement les propriétés foncières de la dynastie, jusqu’à la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant qui rétablit le duc comme grand propriétaire foncier.

    La cour du XIe siècle n’a pas d’organisation stricte et se déplace souvent. Elle est composée d’aristocrates ou « Grands », laïcs et ecclésiastiques. Ces « Grands » prêtent serment de fidélité à l’héritier du duché. La chancellerie n’est pas encore formée et les actes écrits sont encore peu nombreux.

      Généalogie simplifiée des ducs de Normandie.

    L’aristocratie était composée pour une petite partie d’hommes d’origine scandinave, comme le lignage des Harcourt, la plupart des Grands de Normandie étant d’origine franque : les Bellême, les Tosny. Au début du XIe  siècle s’agrégèrent et se mélangèrent des éléments bretons à l’ouest, des Allemands et des Angevins. Tous ces aristocrates prêtent serment de fidélité au duc de Normandie et celui-ci leur attribua des domaines fonciers. Dès les années 1040, le terme baron désigne l’élite des chevaliers et compagnons du duc. En revanche, le mot vassal n’apparaît dans les documents que vers 1057. C’est aussi au milieu du XIe siècle que l’on commence à utiliser le mot fief. Richard Ier désigna des comtes issus de la dynastie et veilla à ce qu’ils ne constituent pas de trop puissants lignages.

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