• Le gars Normand

    Retranscription ..

    Petite Histoire d'un gars normand a Paris il y a 100 ans, C'est un peu ce genre d'histoire (Vraie) qui est arrivée a mon arriere grand mere en 1909. elle recherchait le paradis elle en est morte en laissant mon Grand-pere agé de 6 ans seul... Donc .. Il n'y a pas de paradis sur terre et pas plus a Paris dans ces années là.

    Le Journal de l'Orne, numéro du 18 septembre 1920.

    NOTES D'UN NORMAND.

    UNE VIE 

    Le jeune gars, désertant sa campagne, arrive à Paris avec un corps sain sous de rustiques habits. Qu'elles sont belles et émerveillées ses premières années dans la capitale ! Le travail est restreint; le gain paraît gros : les amis sont nombreux : et puis il existe tant de magasins, de cafés, de cinémas, de distractions ! enfin la liberté semble complète. Mais voilà que le teint, jadis rose, blêmit ; les joues se creusent ; les yeux s'enfoncent dans leurs orbites et s'agrandissent ; la toux vient. — Notre ex-provincial va au médecin. Celui-ci le drogue, mais rien n'y fait, car, trois choses, que l'on ne remplace pas avec des pilules, manquent au malade : l'oxygène,- le repos, la bonne nourriture. Le mal s'aggrave et bientôt, sous d'élégants vêtements, il ne reste plus qu'un corps amaigri, osseux et malingre. — Peut-être pourrait-on encore sauver cet être, devenu misérable, eu te rejetant au sein abandonné de sa campagne saine et vigoureuse ! Mais, hélas ! Paris, le grand Paris le tient et ne le lâchera plus. I.e malheureux l'aime, comme l'alcoolique aime le breuvage qui le tue ; il ne veut point l'abandonner. Sa santé empire ; son dos se voûte; il cesse le travail et doit entrer à l'hôpital, ayant gaspillé au jour le jour. Là, au moins, il goûtera le calme nécessaire î Non. Parfois il peut entendre de son lit la terrible rumeur de la grande cité. Pour la première fois, à l'instant de sa rnort, dans, la salle commune qui donne sur la rue, quand son organisme usé avant l'heure par tous les poisons absorbés, étouffant, par un suprême effort essaie de saisir l'oxygène qui lui manque, à cette minute 'finale même, lorsqu'il est secoué par l'implacable et régulière trépidation des autobus et des camions pour la première fois, dis-je, un froncement. de sourcil, un spasme de douleur, accrue à ce moment par le bruit et le choc, témoignent le regret de l'humble chaumière paternelle, de la douce et tranquille vie autrefois délaissée. — Il est trop tard, Paris l'a tué. 

    Le surlendemain le corps est porté au cimetière par les rues agitées, et. jusque dans son tombeau, l'ancien campagnard sera, poursuivi par la trépidation épileptoide du trépidant Paris.

    Le gars Normand

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