• Charles de France 1446-1472, était le plus jeune frère du roi de France Louis XI, son aîné de 23 ans, contre lequel il ne cessa de comploter dès l'accession de celui-ci au trône de France le 22 juillet 1461.

    Choyé par ses parents, maigre, myope, versatile, complotant en permanence contre son frère Louis XI.
    Sa maîtresse Nicole de Chambres-Montsoreau, veuve de Pierre d'Amboise, vicomte de Thouars, lui donna deux enfants, mais également une maladie vénérienne, supposée être la cause de leur décès à tous deux.

    Sa vie

    • 26 décembre 1446 : naissance à Tours. Il est le dernier enfant et quatrième fils de Charles VII et de Marie d'Anjou. Il est successivement duc de Berry (1461), de Normandie (1465-1466), puis de Guyenne (1469)
    • 10 mars 1465 : il prend la tête de la Ligue du Bien public.
      Blason de Charles de France, duc de Normandie
    • 1463 : il obtient de son frère la création de l'université de Bourges
    • 5 octobre 1465 : par le traité de Conflans, signé entre Charles le Téméraire et le roi Louis XI, celui-ci restitue au duc de Bourgogne les villes de la Somme, rachetées en 1463, et finit par céder le très riche duché de Normandie en apanage à son frère Charles. Charles fut le dernier duc effectif de Normandie.
    • 1466. Charles, aux prises avec les Bretons qui refusaient de le laisser maître en sa province, ne parvenait pas à gouverner. Dès mars 1466, les armées royales reprirent le duché, qui revint à la couronne, tandis que Charles de France fuyait en Bretagne, après s'être réconcilié avec François II, duc de Bretagne.
    • Le 10 septembre 1468, il put ainsi signer le traité d'Ancenis avec son frère Louis XI et le duc de Bretagne François II. Ces deux vassaux promirent de ne plus s'associer au Téméraire ; d'autre part, il fut convenu que l'on trouverait un apanage pour Charles.
    • Du 10 au 14 octobre 1468 : entrevue de Péronne, au cours de laquelle Charles le Téméraire hésite à emprisonner son « royal cousin » mais l’oblige à donner la Champagne à Charles de France en échange de la Normandie. Cet échange paraît salutaire pour les deux partis puisque la Bourgogne aurait un voisin ami et que la Normandie serait neutralisée pour la France.
    Blason de Charles de France, duc de Guyenne
    • 19 avril 1469 : réconciliation, en l’église épiscopale de Saintes, de Charles et du roi Louis XI, qui lui donne le duché de Guyenne pour le dédommager de la perte de la Normandie.
      L’annonce, à cette occasion, des fiançailles de Charles avec Marie de Bourgogne est un coup de théâtre pour Louis XI.
      Le roi envoya un de ses secrétaires au Pape Paul II pour empêcher celui-ci d’accorder une dispense nécessaire au mariage en raison des liens de parenté. Le pape accorda néanmoins sa dispense. Louis XI envoya alors un message à son frère pour lui rappeler son serment à Saintes, l’avertir qu’en cas de naissance d’un fils de il n’aurait rien de la succession et prétendit même que Marie de Bourgogne était syphilitique.
    • 1er août 1469 : nommé premier chevalier de l'Ordre de Saint-Michel, lors de sa création.
    • 30 juin 1470 : la naissance du dauphin, le futur Charles VIII, en donnant enfin à Louis XI un héritier, atténuait sensiblement la menace représentée par son frère. Pour empêcher le mariage bourguignon souhaité par son frère, Louis XI alla jusqu’à demander pour son fils, âgé d'un an, la main de Marie de Bourgogne avec promesse de rendre Amiens et Saint-Quentin
    • 24 mai 1472 : mort de Charles de France à Bordeaux, probablement de tuberculose aggravée par la syphilis. Comme il disparaît sans postérité, la Guyenne retourne à la France et Louis XI est débarrassé d’un ennemi acharné.

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  • Louis XVII

    Louis-Charles de France par Alexandre Kurchaski (1792).Château de Versailles.

    Louis-Charles de France ou Louis XVII pour les royalistes (27 mars 1785 - 8 juin 1795), second fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Duc de Normandie, dauphin de France à partir de 1789, puis prince royal de 1791 à 1792. Suivant l'ordre dynastique, il fut reconnu comme roi de France, de la mort de Louis XVI en 1793 à sa mort à la Prison du Temple à l'âge de 10 ans en 1795, par les puissances coalisées et par son oncle, futur Louis XVIII, bien que son « règne », durant lequel il fut en permanence emprisonné, ait été entièrement symbolique.

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    Enfance

    Louis-Charles bébé agé de 2 ans dans « Marie Antoinette et ses enfants » peint par Élisabeth Vigée Le Brun en 1787 - Château de Versailles.

    Louis-Charles de France est né au château de Versailles en 1785. Comme deuxième fils de Louis XVI, il n'est donc pas destiné à la naissance à prendre la succession de son père, mais la mort de tuberculose osseuse — mal de Pott — de son frère aîné Louis de France le 4 juin 1789 en fait le dauphin de France, puis le « prince royal » à partir de 1790.

    Il passe sa première enfance à Versailles, entourée d'une nombreuse Maison, comprenant de très nombreux serviteurs attachés à sa personne, parmi lesquels Agathe de Rambaud, sa berceuse, Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel comme gouvernante et Jean-Baptiste Cant Hanet dit Cléry, son valet.

    Après la journée du 10 août 1792, Louis-Charles est emprisonné avec ses parents à la Prison du Temple et perd son titre de dauphin de France. Confié plus particulièrement à la garde de son père, celui-ci poursuit son éducation avant d'en être séparé, lorsque le roi est exécuté, au matin du 21 janvier 1793.

    La captivité au Temple

    Louis-Charles par Madame Vigée-Lebrun.

    En vertu du principe selon lequel la continuité dynastique est automatique en France (le Dauphin succède au roi précédent dès l'instant de la mort de ce dernier), aux yeux des royalistes, Louis-Charles succède à son père guillotiné le 21 janvier 1793.

    Sous le nom de Louis XVII, il est reconnu comme tel par Monsieur, frère cadet de Louis XVI et futur Louis XVIII, alors émigré à Hamm, près de Düsseldorf en Westphalie. Les Vendéens et les Chouans, mais aussi de fidèles royalistes dans d'autres provinces, se battront et mourront en son nom. Leurs étendards portent l'inscription : « Vive Louis XVII ».

    Le jeune Louis-Charles est confié à sa mère, également emprisonnée au Temple, jusqu'au 3 juillet 1793. Après cette date, il est enlevé à sa mère et mis sous la garde du cordonnier Antoine Simon et de sa femme qui résident au Temple. Le but est alors d'en faire un petit citoyen ordinaire et de lui faire oublier sa condition royale .

    Louis-Charles à la Prison du Temple sculpté par Anne de Chardonnet (1891) - Musée des Beaux-Arts de Besançon.

    L'enfant est alors impliqué dans le procès de sa mère, Marie-Antoinette. On lui fait signer une déclaration de reconnaissance d'inceste, pour ajouter un chef d'accusation contre sa mère.

    Antoine Simon, qui s'occupe de l'enfant, est jugé par les historiens comme étant un personnage grossier. Mais tant que le jeune Louis resta sous sa garde, il fut relativement bien traité. Cependant, Simon est rappelé à ses fonctions municipales le 19 janvier 1794. Louis-Charles est alors enfermé au secret dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois, jusqu'au 28 juillet 1794. Son état de santé se dégrade, il est rongé par la gale et surtout la tuberculose. Il vit accroupi. Sa nourriture lui est servie à travers un guichet et personne ne lui parle ni ne lui rend visite. Chez cet enfant de 9 ans, ces conditions de vie entraînent une rapide dégradation de son état de santé.

    Le 28 juillet 1794, les comités de salut public et de sûreté générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple, pour le garder, lui et sa sœur. Son sort s'améliore relativement, même s'il demeure prisonnier dans la tour du Temple.

    L'enfant meurt dans sa prison, probablement d'une péritonite tuberculeuse, le 8 juin 1795, à l'âge de 10 ans et après bientôt trois ans de captivité


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